Les quarts de l’Euro 2020 se sont déroulés vendredi 2 et samedi 3 juillet. Une dernière étape, avant le carré final, qui nous a réservé son lot d’émotions fortes. D’entrée, la Suisse a fait trembler la Roja en reproduisant quasi à l’identique son match contre la France. Dans la foulée, la Squadra Azzurra a éliminé les Diables rouges, favoris pour le sacre. Sans trembler, les Danois ont poursuivit leur incroyable parcours. Ils rejoignent ainsi les Lions, qui ont corrigé une impuissante formation ukrainienne. Résumé.
- Suisse – Espagne : la Roja s’amuse à imiter la France… enfin presque
Ce quart de finale a très mal débuté pour la Nati. Dès la 8ème minute de jeu, le défenseur gauche du FC Barcelone, Jordi Alba reprend de volée un corner mal dégagé par les défenseurs. Sur la trajectoire, le milieu suisse, Zakaria tente de contrer la frappe de l’espagnol, mais la dévie malencontreusement dans ses propres buts. 1-0. Avec 66% de possession lors du premier acte, la Roja est maîtresse du jeu et laisse très peu d’occasions aux hommes de Vladimir Petkovic. Pour autant, elle peine à faire le break et rentre aux vestiaires sur ce score inchangé.
Comme face aux Bleus, c’est dos au mur que la Suisse va se montrer la plus réaliste. Autour de l’heure de jeu, Denis Zakaria et Steven Zuber alertent les protégés de Luis Enrique, sans parvenir à tromper Unai Simon. La troisième fois sera la bonne. A la 68ème minute, Remo Freuler, milieu de l’Atalanta Bergame, intercepte un ballon au centre du terrain et poursuit son effort jusque dans la surface de réparation. Il sert finalement son emblématique capitaine, Xherdan Shaqiri qui conclut et permet à son équipe de récoler à la marque. 1-1.
A l’origine du but libérateur, Remo Freuler écope dix minutes plus tard d’un carton rouge, pour un tacle jugé dangereux. Les Rouges et Blancs ne se laissent pas abattre pour autant et parviennent à maintenir le bateau à flot jusqu’aux prolongations. Au cours de ces 30 minutes supplémentaires, la Seleccion multiplie les énormes occasions, asphyxiant complètement son adversaire. Heureusement, la Nati peut compter sur un grandiose Yann Sommer, qui enchaînent les parades remarquables. 1-1. Pour la deuxième consécutive, la Suisse réalise un exploit en accédant aux tirs au but face à beaucoup plus fort qu’elle.
Premier à s’élancer, l’expérimenté Sergio Busquets voit sa frappe s’écraser sur le poteau. Le sort, s’étant abattu sur la France quatre jours plus tôt, semble se reproduire aux frais de la Roja. Mais une fois, pas deux. Trois tirs plus tard, Unai Simon repousse le tir de Schär et permet à l’Espagne de revenir à niveau. Les deux penaltys suivants sont à nouveau arrêtés par les gardiens des deux clans. Finalement, Moreno redonne l’avantage à la Roja et le remplaçant suisse, Ruben Vargas vient signer la fin de la folle aventure de son équipe. Score final : 1-1, t-a-b 1-3.
- Italie – Belgique : les Diables rouges devront encore patienter quatre ans
C’était le quart de finale le plus attendu. L’affiche la plus belle sur le papier. Un choc au sommet en deux grands favoris au trophée. Bref, une sorte de finale avant l’heure. Avec deux styles de jeu complètement opposés, la Squadra Azzurra et les Diables rouges n’ont pas perdu de temps pour faire vibrer les supporters. A la 22ème minute de jeu, l’ex-Parisien, Thomas Meunier lance la star nationale belge en profondeur. Le maître à jouer des Citizens, Kevin de Bruyne accélère en direction de la surface de réparation, fixe un défenseur et déclenche une énorme frappe qui file droit dans la lucarne du portier italien. Mais Gianluigi Donnarumma porte bien son surnom de “nouveau Buffon”. D’une parade somptueuse, il sauve l’Italie du bout des doigts. Un acte héroïque qu’il reproduira quelques secondes plus tard, face à Romelo Lukaku.
Cinq minutes après ce double avertissement, c’est pourtant les hommes de Roberto Mancini qui vont ouvrir la marque. Profitant d’une mauvaise relance belge et d’un énorme cafouillage dans la zone de vérité, le milieu de terrain de l’Inter Milan, Nicolo Barella s’empare du ballon et trompe Thibaut Courtois. 1-0. En fin de première mi-temps, les Belges semblent sonnés. Ils sont dominés dans tous les secteurs et la rupture n’est pas loin. Elle va finalement jaillir du pied béni de Lorenzo Insigne. Pressé par aucun défenseur, l’attaquant du Napoli parcourt près de 50 mètres avec le ballon et déclenche une frappe imparable d’en-dehors de la surface de réparation, qui vient nettoyer la lucarne du portier du Real Madrid. 2-0. Le break est fait.
Juste avant la pause, les hommes de Roberto Martinez profitent d’un penalty très généreux en leur faveur. Lukaku le transforme et permet à son équipe de retourner aux vestiaires avec une lueur d’espoir. En effet, les Diables rouges reviennent sur la pelouse plein de volonté. A l’heure de jeu, l’avant-centre de l’Inter Milan est à deux doigts de signer un doubler, mais voit sa frappe finir sa course sur le montant. Mais excepté quelques rares actions, le jeu proposé par les Belges est très décevant. Les Italiens n’ont qu’à gérer tranquillement la fin de la rencontre. 2-1. Score final : une fois encore, la Belgique, prometteuse, échoue à rejoindre une finale.
- Danemark – République Tchèque : les Dynamites sur les traces de 1992
Peu de pronostiqueurs auraient misé sur la tenue d’un tel quart de finale. Et pourtant ! Après avoir respectivement éliminé le Pays de Galles et les Pays-Bas, Danois et Tchèques se sont retrouvés au stade olympique de Bakou. Objectif pour ces deux outsiders : décrocher un billet pour une demi-finale historique.
Une chose sûre, il n’y a pas eu de round d’observation entre les deux formations. Dès la 4ème minute de jeu, les Dynamites danoises ouvrent le score sur un corner… très litigieux. En l’absence de tout marquage, le milieu du Borussia Dortmund, Thomas Delaney s’envole dans les airs et claque une tête piquée au ras du montant droit de Tomáš Vaclík. Le portier ne peut rien faire. 1-0.
Tout au long du premier acte, les hommes de Kasper Hjulmand continuent de pousser pour faire break, mais manquent de précision dans le dernier geste. Finalement, le but libérateur intervient quelques secondes avant que l’arbitre n’envoie les 22 joueurs aux vestiaires. Lancé en profondeur dans son couloir, Joakim Mæhle adresse un sublime extérieur du pied à l’ancien toulousain, Martin Braithwaite. Celui-ci frôle le ballon de son crâne, sans parvenir à couper la trajectoire. Heureusement, l’attaquant de l’OGC, Kasper Dolberg est juste derrière. En renard des surfaces, il conclut cette belle action. 2-0. Mi-temps.
Les Tchèques reviennent des vestiaires complètement déchaînés. Ils mettent à contribution le gardien danois seulement 26 secondes après le coup d’envoi du deuxième acte, puis réitèrent 40 secondes plus tard. On sent que le match est sur le point de basculer. 48ème minutes, l’espoir renaît. L’avant-centre, Patrik Schick est à la retombée d’un centre au point de penalty. Reprise de volée imparable. 2-1. On imagine alors que le Danemark va se retrancher en défense pour maintenir l’écart jusqu’à la fin de la rencontre. Pourtant, bien au contraire, les coéquipiers de Christian Eriksen se déploient dans le camp adverse et continuent de se montrer dangereux. Une stratégie payante. Score final : 2-1.
- Ukraine – Angleterre : qui pourra arrêter les Lions ?
Difficile d’en douter désormais, les Lions sont les grands prétendants à la couronne. Face à eux, en quarts de finale, s’érigeait l’Ukraine. Mais la marche était trop grande pour la Sbirna… qui a subit une méchante correction. D’entrée de match, les hommes de Gareth Southgate ont pris à la gorge leurs adversaires. On joue alors depuis 4 minutes, Raheem Sterling provoque la défense et sert Harry Kane dans la profondeur. Le buteur des Spurs n’a plus qu’à pousser le ballon au fond des filets. 1-0.
Si le premier acte est assez calme, les Lions vont dérouler en deuxième période. Cinquante secondes après le coup d’envoi, Harry Maguire reprend de la tête un coup franc lointain et permet à son équipe de faire le break. 2-0. Quatre minutes plus tard, Harry Kane signe un doublé en glissant le ballon entre les jambes du portier ukrainien, d’un coup de tête rageur. 3-0. A l’heure de jeu, la Sbirna va être sanctionnée pour la troisième fois par le jeu de tête anglais. Sur corner, Jordan Henderson se démarque et plante une tête piquée. 4-0. On en restera là. L’Angleterre se rapproche à grands pas de son premier sacre européen.
Emmanuel Clévenot