Auteur d’un excellent début de saison avec le CAB, Julien Blanc est une des surprises de ce début de saison. Joueur n’ayant jamais réellement fait son trou dans les clubs où il a évolué il jouit aujourd’hui d’une excellente réputation au sein du Top14. Itinéraire du demi de mêlée.
Lancé dans le monde professionnel assez tardivement, on oublierait vite que Julien Blanc a déjà 27 ans. Lui qui a été formé dans son club actuel a souvent voyagé lors de son début de carrière. Tout d’abord il rejoint l’Est du pays et plus particulièrement Oyonnax où il y passera une année. Avant de s’envoler direction Béziers, pendant lesquels, il jouera sous les couleurs bitteroises deux années. Un petit détour l’année dernière par la Section Paloise dans le Béarn avant de revenir ici en Corrèze sous les couleurs blanches et noirs. Si le demi de mêlée a quitté ses clubs précédents c’est à cause de ses passages mitigés où le manque de temps de jeu s’est fait ressentir notamment l’année dernière du côté de Pau. Mais il n’a pas la moindre rancœur et dira dans une interview modestement «Je n’ai de revanche ou ne prends de revanche sur personne. Si j’ai quitté mes clubs précédents, c’est que j’avais aussi ma part de responsabilités». Fort de ses différentes expériences Julien Blanc rayonne cette année sur le terrain. Mais il le dit lui-même, il peut encore s’améliorer «J’ai la volonté de gagner en constance, de peser plus sur le jeu de mon équipe, m’améliorer techniquement comme tactiquement». Cette volonté de réussir se voit sur le terrain et le public d’Amédée Domenech le lui rend bien avec de multiples ovations bien méritées cette année. Son coach Jérémy Davidson dit de lui le plus grand bien «Il continue de progresser week-end après week-end, chaque semaine on a l’impression qu’il joue plus en équipe et qu’il exprime ses talents». Complètement installé au poste de numéro 9, Julien Blanc s’éclate en début de saison.
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— 📌 Allez Brive ⬇️ (@allezbriverugby) October 4, 2019
Julien Blanc fête ses 2⃣7⃣ ans. Au premier passage, il n'avait pas eu sa chance en équipe première. Désormais, pour son retour, il s'impose comme le numéro 1 au poste de demi de mêlée du CABsite de rencontre pour argent photographe profil site de rencontre #Brive #CABCL pic.twitter.com/szjRz0bxxp
Si Brive figure bien dans ce premier quart de championnat il le doit en parti à son demi de mêlée. Julien Blanc a participé à la totalité des matchs de son équipe. Titulaire 6 fois en 9 apparition il s’est rapidement imposé comme un cadre de l’équipe. Les matchs face au Stade Toulousain et Bordeaux-Bègles, deux grosses écuries du Top 14, ont démontré à tous les observateurs toute l’étendue de son talent. Auteur de 2 essais face à Toulouse et 1 contre l’UBB il contribue largement aux excellentes performances de son équipe à domicile et son invincibilité. Le demi corrézien sait à peu près tout faire sur un terrain. Comme évoqué il marque des essais mettant ses qualités athlétiques comme sa vitesse ou ses appuis sur le devant de la scène. Mais ce n’est pas tout ! Il est également l’auteur de geste de grande classe comme sa passe au pied pour son arrière Joris Jurand lors du match Brive-Bordeaux qui fut tout simplement splendide et permetta à son coéquipier d’aller dans l’en-but. Ses deux matchs et ses statistiques lui ont tout bonnement valu d’être élu joueur d’Octobre du Top 14.
Vous l’avez plébiscité, le Joueur du Mois TOP 14/ @SocieteGenerale est…
— TOP 14 Rugby (@top14rugby) November 13, 2019
Julien Blanc du @CABCLRUGBY
Le demi de mêlée Briviste s’est avéré décisif avec 3 essais marqués sur 3 matchs au cours du mois d’octobre.
Bravo à lui et merci pour vos votes ! 👏 @Paramourdurugby pic.twitter.com/EXL5Ve7ReA
Ce week-end en Challenge Cup le demi de mêlée géorgien Lobzhanidze était titulaire, lui qui était de retour de la Coupe du Monde. Ajouté le champion du monde des moins de 20 ans Quentin Delord et David Delarue formé également ici en Corrèze et l’on a donc 4 garçons pour une seule place de titulaire. L’excellent début de saison de Julien Blanc le positionne logiquement à la place du titulaire. Mais il ne faut pas oublier que l’année dernière Lobzhanidze occupait le poste. Le succès à l’extérieur des brivistes ce week-end combiné à une bonne performance du géorgien va permettre aux entraîneurs et notamment à Jean-Baptiste Péjoine de compter sur des joueurs investis à 200% et une concurrence qui s’annonce féroce. Concurrence que n’appréhende pas Julien Blanc «Cela nous pousse à toujours travailler pour s’améliorer. C’est ensuite aux coachs de faire des choix». Grâce à ses nombreuses titularisations Julien part avec un avantages sur ses concurrents direct. Il espère continuer de jouer autant pour pouvoir aider son équipe à se maintenir et cela passera par des certitudes qu’il faudra trouver loin de leur Stadium.
Yohan Lemaire
A première vue pas fait pour le monde du football, Lev se lance en tant que gardien de but, poste qu’il occupait déjà au hockey sur glace. Et bien que ses débuts ne furent pas étincelants, Yachine, révolutionnaire du football, appartient désormais à la longue histoire du football et fait partie de ceux qui y ont grandement contribué…
A 21 ans, le jeune Lev découvre pour la première fois le monde professionnel du football. Lui qui jonglait entre sidérurgie et gardien de but de hockey sur glace à Moscou, il est finalement repéré par le club du Dynamo Moscou, Union soviétique. Il débarque en 1950 et réalise des débuts médiocres. Lors de son tout premier match professionnel, il encaisse 3 buts, dont le tout premier de sa carrière sur… un dégagement du gardien adverse ! Du reste, il ne jouera qu’un seul autre match de la saison 1950 – 1951, match nul, 2 partout. 1 saison, 2 matchs, 5 buts encaissés…
Le leitmotiv de Lev durant ces 2 années de réserve au Dynamo. Parallèlement, le portier de 21 ans s’entraîne aussi très dur, quitte son travail de sidérurgie pour se consacrer à l’entraînement et s’inspire du hockey, qu’il pratique encore à cette période là. Il passe 2 saisons avec l’équipe réserve, où il prend ses marques et finit par briller, réalisant 31 clean sheet, arrêtant 10 penalty. Il réintègre par la suite l’équipe première avec laquelle ses prestations semblent se bonifier avec les matchs. Il devient par la suite le portier de la sélection soviétique, avec laquelle il remporte l’Euro 60 contre l’éternel rival, la Tchécoslovaquie. 3 ans plus tard, Yachine devient le premier gardien ballon d’Or. Il est encore aujourd’hui le seul gardien à avoir reçu cette distinction. Pourtant malgré son palmarès inégalé à ce poste, l’araignée noire impressionne pour bien d’autres raisons…
A l’instar de ses pairs en 1917, le gardien du Dynamo Moscou avait en tête de révolutionner son statut. « Les gardiens se contentent de rester sur leur ligne quand ils peuvent contrôler toute la surface ». Des propos qui en disent long sur le personnage, tant le poste de gardien était minimaliste et réducteur dans les années 50 et 60. En plus des sorties de but spectaculaires, l’araignée noire (dont on comprend bien le surnom) est aussi l’instigateur des dégagements à la main. Il en a longtemps été moqué, jusqu’au jour où il fut le premier gardien à délivrer une passe décisive. Encore un record… Et comme si ça ne suffisait pas Yachine est aussi le premier à avoir réaliser des dégagements au poing sur les centres adverses. BREF, malin le Lev. Au total, Yachine culmine à un total de 150 penalty arrêtés pour un exercice qu’il disait « incomparable au football tant cela tient au hasard ».
Comme si ses caractéristiques révolutionnaires, dépoussiérant intégralement le style de gardien de but, ne suffisaient pas, le portier du club moscovite était aussi un fan de mode. Il est le seul à l’époque à revêtir une tenue unie, noire (on s’en doutait), avec… un béret. Enfin, comble de l’originalité, Lev déclarait sur ses prestations de classe que sa préparation d’avant match se résumait à « une clope pour évacuer le stress et un verre d’alcool fort pour tonifier les muscles ».
7 anecdotes impensables sur Lev Yachine
Parti en 1990, à l’âge de 60 ans, le gardien moscovite demeure dans les mémoires du football mondial comme une légende, comme en témoigne son titre posthume de meilleur gardien du 20ème siècle.
Jules Arguel
Ouvreur – centre des Saracens et capitaine du XV de la Rose, Owen Farrell fait vibrer les femmes et énervent les hommes. Son sourire narquois devant le haka des Blacks en demi-finale reste à son image. Bref, voici le portrait d’Owen Farrell.
Né à Wigan en Angleterre, Owen Farrell fait ses classes au poste d’ouvreur et sera formé à ce poste durant tout sa jeunesse. Fidèle à un seul club, les Saracens, il est d’abord associé à son père, Andy Farrell. Avant de se faire un nom et surtout un prénom. Depuis 2008, Owen a remporté le Premiership à 5 reprises, et finaliste à 2 reprises. Trois fois vainqueur de la Coupe d’Europe et finaliste à 1 reprise, son palmarès est déjà bien rempli à 28 ans. Et en 2012, il va connaître l’Équipe d’Angleterre et va devenir rapidement une des pièces maîtresse du XV titulaire. Tout d’abord à son poste d’ouvreur puis replacé au poste de centre par Eddie Jones, le capitaine du XV de la Rose a déjà disputé deux Coupes du Monde dont une finale, il y a une semaine. Avec deux Six Nations dont un Grand Chelem, Owen Farrell ne manque pas de trophée.
There's quite a big rugby match taking place this weekend. England are in the final of the world cup and they're being led by a man from Wigan.
— ITV Granada Reports (@GranadaReports) November 1, 2019
Captain Owen Farrell's dad was also a famous rugby star
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Dans la lignée de son idole de toujours, Jonny Wilkinson, Owen Farrell joue surtout avec un jeu au pied de très grande qualité. Que ce soit dans l’occupation, la pression ou les tirs au but, il excelle lorsqu’il doit mettre en difficulté ses adversaires après un gros travail de ses avants. Pas un créateur comme Beauden Barrett mais un pragmatisme à tout épreuve. Souvent nerveux compulsif dans sa jeunesse, Owen Farrell a su mettre à profit son intelligence augmentée pour devenir l’un des meilleurs joueurs au monde. L’alternance dans son jeu, entre jeu de main et jeu au pied, il donne envie de le détester tout en étant le meilleur.
Déjà confirmé comme le Capitaine du Squad Anglais pour la Coupe du Monde au Japon, Owen Farrell devait se sublimer durant une compétition destinée à son équipe. Mais l’ouvreur-centre va finalement décevoir lors du match le plus important de sa carrière. Pourtant irréprochable depuis le début de la compétition, Farrell va se transformer en fantôme pour la Finale contre les Sud-Africains et livrer une partition ne lui ressemblant en rien. Pourtant conseillé par Sir Jonny Wilkinson la veille de la rencontre, il va être à l’image de toute son équipe, inexistante.
#RWC2019 Le masque pour Owen Farrell, le capitaine de l'Angleterre #ENGvRSA pic.twitter.com/bKu3A6niuY
— TF1 (@TF1) November 2, 2019
Même en étant l’un des meilleurs joueurs au monde actuellement, Owen Farrell reste pourtant détester par un grand nombre des amateurs de rugby. Très souvent narquois, sûr de lui et arrogant sur le terrain comme en dehors, son caractère en fait autant un joueur aimé que détesté. Mais il faut le reconnaître, il est surtout un très bon joueur de rugby et meneur d’homme.
Bastien Rodrigues
Le petit lutin du Stade Toulousain et des Springboks vient d’éclater son talent aux yeux de la planète rugby durant la Coupe du Monde au Japon. Mais quelle est l’histoire de ce génie d’1 m 70. Bref, voici le portrait de Cheslin Kolbe.
Né en 1993 à Kraaifontein près du Cap en Afrique du Sud, Cheslin Kolbe fait ses débuts dans le rugby à 7 en 2012 avec l’Équipe nationale Sud-Africaine. Avec cette équipe d’Afrique du Sud à Seven, il disputera le World Rugbe Sevens Series, la Coupe du Monde et les Jeux olympiques. Son palmarès a déjà commencé à grandir avec la médaille de Bronze à Rio pendant les JO et une troisième place lors des Championnats du Monde de rugby junior en 2013. C’est dans cette même année qu’il va débuter le rugby à XV avec la Western Province puis les Stormers. Cheslin Kolbe va remporter la Currie Cup en 2014 et être finaliste en 2013 et 2015 avec la province Sud-Africaine. En 2017, c’est le grand saut et le voyage vers l’Europe et surtout vers le Stade Toulousain. L’ailier ou arrière va arriver sur la pointe des pieds dans l’un des plus grands clubs européens, mais va immédiatement s’imposer comme un élément essentiel à l’Équipe d’Ugo Mola. En 2019, il est Champion de France avec Toulouse et vainqueur du Rugby Championship et de la Coupe du Monde avec l’Afrique du Sud … Rien que ça !
Après un titre de Champion de France avec le ST, un titre de Champion du Monde avec son équipe nationale, les @Springboks ! 🏆@Cheslin_Kolbe11, nous sommes très heureux pour toi & très heureux de te compter parmi nous au moins jusqu’à la prochaine Coupe du Monde en 2023 ! 🔴⚫ pic.twitter.com/bvjq9ceTuW
— Stade Toulousain (@StadeToulousain) November 2, 2019
Fort d’un gabarit en perte dans le rugby moderne, Cheslin Kolbe reste autant un défenseur redoutable qu’un fantasque attaquant. En défense, il l’a montré depuis maintenant quelques années, il est capable de sauver son équipe sur la ligne, d’intercepter des ballons, de plaquer même les joueurs trois fois plus costaud que lui. Le joueur Sud-Africain ne s’enlève jamais devant un attaquant au contraire la plupart du temps, il gagne son duel très largement. L’explosivité du joueur de 74 kg compense sa différence de gabarit, et lui permet de renverser n’importe quelle situation. Souvent caractérisé comme super courageux, le Springboks est déroutant sur un terrain, comme l’a souligné Ugo Mola lors de sa signature.
Comment parler de Cheslin Kolbe sans parler de ses crochets dévastateurs et de son accélération fulgurante ? Au lendemain de la Finale de la Coupe du Monde, Owen Farrell s’en souvient encore. Évoluant autant à l’arrière qu’à l’aile, Cheslin Kolbe n’a pas de poste de préférence malgré le fait que son talent soit plus programmé pour s’exprimer en tant que numéro 15. Durant ses deux saisons avec le Stade Toulousain, le petit lutin va faire exploser son talent au grand jour. Cheslin Kolbe a fait se lever les foules de toute la France avec des actions plus incroyables les unes que les autres. Souvent nommé comme un finisseur né, il va surtout s’exprimer comme un fantasque relanceur et passeur décisif pour ses coéquipiers.
Cheslin Kolbe ne faisait pas partie de l’Équipe nationale de rugby à XV Sud-Africaine avant le Rugby Championship. Rassie Erasmus a été convaincu par l’ailier – arrière du Stade Toulousain après ses performances durant la saison dernière, qui l’a amené à devenir Champion de France. Erasmus lance alors Kolbe dans le grand bain contre la Nouvelle-Zélande avec deux titularisations contre les Blacks et l’Argentine. Ches ne jouera qu’un seul match amical avant la Coupe du Monde contre le Japon, où il marqua même un doublé. L’ailier de poche des Springboks ne ratera aucun match important de la compétition au Japon, il n’a pas joué les matchs contre la Namibie et le Canada en poule ainsi que la demi-finale à cause d’une blessure à la cheville. Cheslin Kolbe va inscrire trois essais durant cette Coupe du Monde dont un doublé contre l’Italie et un essai en solitaire lors de la finale contre l’Angleterre. Dès le premier match contre la Nouvelle-Zélande, il va surclasser tous les joueurs présents sur le terrain. Ultra présent dans la relance fond de terrain, dominateur lors des duels, franchisseur, mais surtout accélérateur de jeu, il va devenir le Facteur X des Springboks pour la victoire finale le 2 novembre à Yokohama.
➡️100m ran (2nd Most)
— Rugby World Cup (@rugbyworldcup) October 4, 2019
➡️Three Clean Breaks (Most)
➡️Four Defenders Beaten (Third most)
➡️Two tries
The @mastercard Player of the Match for #RSAvITA was Cheslin Kolbe of @Springboks #POTM #RWC2019 #StartSomethingPriceless pic.twitter.com/CHklFDutc8
On vous rassure en TOP 14 on a déjà bien mémorisé son nom... et aussi son prénom😜 @Cheslin_Kolbe11 https://t.co/Ia0wMaqd6L pic.twitter.com/kcwtr97HyB
— TOP 14 Rugby (@top14rugby) September 24, 2019
En 2019, Cheslin Kolbe est le joueur de Rugby le plus titré dans le Monde. Champion de France, demi-finaliste de la Champions Cup en club et vainqueur du Rugby Championship et de la Coupe du Monde avec l’Équipe nationale. Que dire de plus pour qualifier ce joueur. Avec en prime un essai dantesque en Finale de Coupe du Monde. Petit par la taille mais grand par le talent, certains observateurs et passionnés de ballon rond voient en Cheslin Kolbe le meilleur joueur de rugby actuellement. Alors que Peter Steph Du Toit vient d’être élu meilleur joueur World Rugby de l’année 2019. Cheslin Kolbe reste tout de même dans les têtes et ne devrait pas s’arrêter en si bon chemin dans sa carrière.
Donc c'est pas Kolbe le meilleur joueur du monde cette année... #WorldRugbyAwards
— Sirius (@EnzoMamsStortoz) November 3, 2019
Bastien Rodrigues
Déjouer les pronostics. Surmonter les préjugés. Sortir du cadre. Se distinguer. Comme d’autres joueurs, Dries Mertens a connu toutes ces étapes pour devenir un footballeur professionnel malgré un physique jugé trop frêle par beaucoup de recruteurs. Et, à l’image d’un Antoine Griezmann qui a dû s’exiler pour avoir une chance, forger sa légende dans la baie de Naples.
Après ses premiers pas sur un terrain de foot à Louvain à l’âge de 9 ans, Dries est vite repéré par l’un des plus grands clubs belges : Anderlecht. Il y effectue presque toute sa formation mais, au moment où l’on commence à plonger dans le grand bain, il est recalé. Pas assez costaud pour l’équipe première, il rejoint la réserve de la Gantoise et découvre la sélection nationale avec les U17. Un preuve déjà que son talent vaut plus que les aptitudes physiques de ses camarades.
Mais là aussi, son physique lui ferme les portes de l’équipe première, alors qu’il sort des catégories jeunes. La seule solution est un prêt, en troisième division belge, un échelon réputé pour ses duels rugueux, à l’Eendracht Alost. Malgré des chances de souffrir inversement proportionnelles à celles d’y être vu par des recruteurs, Ciro se démène et s’affirme comme l’un des meilleurs joueurs de son équipe, marquant 4 buts en 14 rencontres, se forgeant déjà une réputation de fin dribbleur.
Trop petit pour la D1 belge, trop talentueux pour les divisions inférieures, Mertens passe la frontière et s’engage en D2 néerlandaise, à Apeldoorn, à tout juste 19 ans. Son coach, John van den Brom, saisit immédiatement l’étendue de son talent et lui confie les clés du jeu, en compagnie d’un autre belge appelé à se révéler, Nacer Chadli. Une vraie marque de confiance pour le petit attaquant, qui décrochera le titre de “meilleur talent de l’année”, en portant le brassard de capitaine, en 2009. Après trois saisons pleines, une centaine de matchs ponctués de 31 buts et 16 passes décisives, le belge passe enfin en première division, à Utrecht. Lumineux, Mertens porte son équipe en championnat, et est désigné deuxième meilleur joueur de la saison en Eredivisie, derrière un certain Luis Suarez…
La saison suivante, l’attaquant continue de virevolter dans les surfaces de réparations adverses, et pour la première fois sur la scène européenne. Cette saison-là marque aussi sa première sélection en équipe nationale A, le 9 février 2011, lors d’un amical contre la Finlande. A l’issue de la saison, Mertens, 14 buts et 18 passes décisives au compteur, attire l’oeil de l’Ajax, Tottenham, ou encore de son club formateur, prouvant que son physique frêle n’enlevait rien à ses qualités.
Malgré des offres prestigieuses donc, le Belge choisit une progression plus tranquille en rejoingnant le PSV Eindhoven. A l’aise en Eredivisie, encore en rodage au niveau européen, l’attaquant veut continuer à engranger de la confiance et commencer à remplir son armoire à trophée : il remporte ainsi la Coupe et la Supercoupe des Pays-Bas en 2012 avec le PSV. Il devient surtout un joueur complet, à l’aise tant devant le but qu’à la passe, et gagne en efficacité. En deux saisons, il est décisif 67 fois en 62 matchs de championnats (37 buts, 30 passes décisives) et s’impose en sélection nationale avec 8 offrandes et 2 buts en 16 sélections.
Les pelouses hollandaises devenant trop petites pour lui, Mertens rejoint la Série A et le Napoli à l’été 2013, à 26 ans. La barrière de la langue et les caractéristiques du championnat italien ralentissent son intégration, et il ne marque que deux buts lors de la première partie de saison. Mais le deuxième, inscrit à domicile contre l’Inter, agit comme un déclic. Dès le retour de la trêve, il inscrit un doublé victorieux contre la Samp’, puis participe à la victoire contre le Hellas Vérone la semaine suivante, et boucle sa saison avec 11 buts et 8 passes décisives en Série A. Cette même saison, il remporte, comme aux Pays-Bas, la Coupe et la Supercoupe d’Italie.
Il fait donc logiquement partie du voyage à la Coupe du Monde 2014, marquant le but de la victoire contre l’Algérie avant que la Belgique ne tombe en quart de finale face à l’Argentine. Les deux saisons suivantes sont moins brillantes sur la plan statistique, alors qu’il doit partager le front de l’attaque avec Insigne, Callejon et surtout Gonzalo Higuain, recordman du nombre de buts inscrits en une saison de Série A avec 36 buts en 2015-2016. Mais Mertens se rattrape sur la scène européenne (5 buts en 5 matchs d’Europa League cette même saison) et affirme son rang dans l’effectif napolitain.
L’été suivant, Higuain part chez l’ennemi turinois et laisse un vide dans l’attaque azzurri. Mertens a 29 ans et est au sommet de sa maturité. Tantôt dans l’axe, tantôt sur un côté, il va prendre le relais d’El Pipita et martyriser les défenses italiennes, inscrivant son premier quadruplé contre le Torino en décembre 2016, avant de terminer deuxième meilleur buteur du championnat avec 28 buts, à une longueur de Dzeko. En championnat, en Coupe d’Europe ou avec les Diables Rouges, le droitier fait preuve d’une régularité impressionnante pour boucler une saison entière en étant décisif une fois par match en moyenne (53 matchs, 38 buts et 15 passes décisives).
Woke up to a dream... pic.twitter.com/nrX4xwnaa1
— Dries Mertens (@dries_mertens14) October 24, 2019
Les saisons suivantes, l’attaquant belge ne lève pas le pied et continue de porter son club en haut de classement, malgré l’absence de trophées à l’arrivée. Sa régularité et sa longévité le font néanmoins entrer dans la légende du club. En ce début de saison, Mertens semble encore promis à une grande année. Alors qu’il avait déjà égalé le nombre de buts inscrits par Maradona en championnat en avril, il a profité du déplacement à Salzburg pour étaler tout son talent et, d’un doublé et d’une passe, offrir la victoire au Napoli tout en devenant le deuxième meilleur buteur de l’histoire du club. Il lui reste 6 buts à inscrire pour égaler son ancien coéquipier et capitaine, Marek Hamsik. Un objectif qu’il compte bien réaliser “avant Noël”. Preuve d’une grande ambition, alors qu’à 32 ans, son contrat se termine en juin. Le diable rouge n’a pas fini de hanter les défenses italiennes.
Xavier Regnier