Handball

Le TFH s’offre le derby

Dans un duel qui s’annonçait déséquilibré sur le papier, le TFH, plus que jamais co-leader de la poule, s’est imposé (20-29) dans le gymnase de son voisin Tournefeuille, qui compte désormais 5 défaites et un match nul en 6 journées.

Il y a d’abord le lieu, vaste, blanc, neuf, sculptural. Le gymnase des Quefets, avec ses oriflammes à l’entrée, est un superbe outil pour le développement du sport à Tournefeuille. Ici, une vraie tribune, flanquée d’une loge « VIP » et munie d’une balustrade en verre trempé, surplombe le terrain, où les joueuses sont mises en valeur par un éclairage puissant, clair, offrant aux spectateurs une vue imprenable sur le match. Un immense rideau, d’un gris neutre, masque le mur d’escalade, rapportant toute l’attention sur le rectangle bleu.

Démarrage en douceur

Julie Legatindji, capitaine du TFH

Supporters de Tournefeuille et de Toulouse s’y mélangent, et encouragent leurs équipes tour à tour, dans une ambiance bon enfant. Sur le terrain, sans se faire de politesses, l’intensité d’un derby ne se perçoit pas immédiatement. Malgré une première banderille plantée par la capitaine du TFH, Julie Legatindji, le score stagne à 2-1 en faveur des locales pendant de longues minutes. A la neuvième, l’attaque rose se met enfin en ordre de marche, et plante six buts consécutifs sans que Tournefeuille ne puisse réagir.

Toujours aussi tueur dans les remontées de balle rapides, le co-leader semble se détacher. Mais le rythme retombe et les filles de Tournefeuille, accrocheuses, percent la muraille toulousaine pour revenir dans le match, pendant que la gardienne Julienne Kamtchueng multiplie les parades (15 sur l’ensemble du match). A la mi-temps, les toulousaines mènent 11 à 8, mais sont lucides sur leur prestation. Dans une grimace, Marion Theys, qui se remet d’une opération au pouce, confie ne pas voir un bon match, entre imprécisions et indiscipline.

Objectifs divergents

Dans une seconde période où les attaques se font plus réalistes, il devient clair que les équipes ne sont pas venues avec les mêmes intentions. Supérieures techniquement, les toulousaines voulaient consolider leur classement et affirmer leur hégémonie sur la métropole. « Bien sûr que c’est un derby » s’exclame Philippe Bernard, président du TFH. Les six exclusions temporaires de ses joueuses confirment que, sans dépasser les limites dans l’engagement, les roses visaient une victoire à tout prix. Et c’est là l’essentiel à retenir. « Inconsciemment, on pense que ça va être facile » d’affronter un mal-classé, explique la coach Daniel Petkovic, qui promet de corriger le tir pour la réception au sommet de Cannes, dans deux semaines.

L’entraîneur du THB, Thomas Villaret, retient lui l’état d’esprit affiché par son équipe. « On a répondu présent dans le combat, […] on a fait trembler par moment le co-leader », mais Tournefeuille n’est pas venu en mode derby. « Dans la programmation de notre saison, c’est un match qui nous permet surtout de travailler contre ce qui se fait de mieux » souffle-t-il. Et notamment l’efficacité offensive, puisque Tournefeuille tourne à moins de 50% de réussite.

Un derby « sur le papier » donc mais au final très calme, entre deux équipes aux objectifs opposés, et avec beaucoup de respect. « On leur souhaite bonne chance pour la suite de la saison, elles vont forcément finir par prendre des points » conclut, dans un sourire, Philippe Bernard.

Xavier Regnier

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