Rugby

Top 14 : Les Boxing days millésime 2019-2020

En ces temps d’huîtres, foie gras ou encore champagne, les joueurs du Top14 étaient eux sur les terrains pour nous faire apprécier les délices du championnat de France. Caviar et feux d’artifice au programme mais aussi gueule de bois pour certains, retour sur les Boxing Days façon Top14.

L’UBB tient la cadence

Au terme de cette 13e journée qui marquait la fin de la phase aller du championnat, l’UBB est devenue, à titre honorifique, champion d’automne. Cela vient conclure une magnifique première partie de saison de la part des bordelais. Pendant ces boxing days ils sont passés devant le Lou lors de la 11e journée grâce à leur victoire 25-20 face à La Rochelle, avant d’enchaîner avec une victoire à Pau et de conclure avec une victoire bonifiée à Chaban-Delmas contre l’Aviron Bayonnais. Les hommes de Christophe Urios sont très bien partis pour vivre, pour la première fois dans l’histoire du club, des phases finales. Mieux ils pourraient, s’ils confirment en cette phase retour, garder l’un des deux fauteuils qui permettent de se qualifier directement en demi-finale. Dominateurs et sûrs de leurs sujets, ils ont montré pendant cette période de fêtes qu’il va falloir compter sur eux pour le reste de la saison.

Revoilà Toulon

Derrière l’inamovible duo constitué du Lou et de l’UBB, c’est le club de la rade qui tient la corde. Même si entre sa 3e place et la 8e de Clermont il n’y a que 8 points, Toulon impressionne de plus en plus. Ces boxing days en sont le reflet. 43 points passés à Clermont, 41 à Castres ce week-end, les équipes venues à Mayol ont été bien reçu. Avec 6 essais marqués à au cours de ces deux matchs, le RCT est redevenue, comme il y a quelques années, cette équipe capable de marquer à tout moment. Rajouté à cela un excellent match nul chez le champion de France en titre et vous obtenez une équipe sur le podium. L’impression d’un retour du Toulon de la grande époque menée par un duo Carbonel-Belleau qui cartonne derrière un 8 d’avant auquel Etzebeth s’est parfaitement intégré.

Le stade Français : l’incroyable remontée ?

Au fond du trou il y a quelques semaines, envoyé en proD2 par beaucoup le Stade Français s’est refait une santé. Pour preuve, le club de la capitale finit cette série de 3 matchs invaincus. En battant Pau 21-18 le Stade Français s’était offert une bouffée d’air. Mais le contenu du match ainsi que la qualité du jeu était encore moyen. En allant chercher le match nul à Montpellier par l’intermédiaire de Joris Segonds à la 75e les parisiens se sont rassurés et prouvés que leur sort n’était pas encore totalement scellé. L’apothéose de ces boxing days est intervenu ce dimanche, en prime time, lors d’un classico face au Stade Toulousain. Au terme d’un match qu’ils ont maîtrisé de bout en bout, asphyxiant leur adversaire du début à la fin, ils se sont rappelés à leur glorieux passé. Avec leur superbe maillot vintage les coéquipiers de Macalou, auteur d’un doublé, ont battu le champion de France 30-18. Victoire qui leur permet de laisser leur place de lanterne rouge à Agen. Le Stade Français n’est pas mort.

Jules Plisson, la renaissance

Jules Plisson est au Stade Rochelais depuis seulement deux petits mois mais le terrain fait penser le contraire. Au sein d’une équipe qui monte en régime, l’ouvreur français prend son pied. Auteur de l’ensemble des points de son équipe malgré la défaite à Bordeaux, il a également inscrit 22 points à Pau pour la première victoire de son équipe à l’extérieur. Marquant au passage son premier essai sous ses nouvelles couleurs maritimes. Après des mois de galère au Stade Français le nouveau numéro 10 rochelais se dit heureux «J’ai de très bonne sensation et je suis épanoui. J’ai des entraîneurs qui me font confiance. Franchement je suis très bien ici.» Au point de tenter (et réussir) des gestes de grandes classe à l’image de cette chistera pour son arrière Rattez qui ira dans l’en-but deux crochets plus tard. Plisson marque et fait marquer, quelle bonne idée ont eu les dirigeants de La Rochelle en allant le chercher. On attend maintenant confirmation sur la durée.

Agen : direction la pro D2 ?

3 défaites dont 2 à domicile, voici l’effroyable bilan du SUA lors de ces boxing days 2019-2020. Après une défaite avec le bonus défensif contre Toulouse dans un match rendu compliqué par les conditions climatiques, Agen a encaissé 40 points à La Rochelle lors de la 12e journée. La réception du Lou était alors primordiale, ce week-end, pour ne pas sombrer. À Armandie les Agenais étaient bien partis. Menant de 12 points à la mi-temps le club avait repris espoir. Sauf qu’Agen n’a pas inscrit le moindre point en seconde période. Pire, les lyonnais et son ouvreur Jonathan Wisniewski sont venus crucifiés les Agenais d’un petit point. 9e match sans victoire et 5e défaite consécutive pour le SUA aujourd’hui dernier du Top 14. Rien n’est encore acté mais en ayant déjà reçu 3 de ses principaux adversaires pour le maintien à savoir Brive, Bayonne et le Stade Français l’affaire semble mal engagée pour le club haut-garonnais.

Castres galère

Le CO s’attendait à passer des fêtes compliquées. La cause ? Un calendrier assez défavorable en ces temps de cadeau habituellement. Celui-ci était plutôt empoisonné. La réception du Lou suivi d’un double déplacement à Clermont puis Toulon on a connu plus facile. La réception de l’actuel leader avant la 11e journée à savoir Lyon était à ne pas rater pour les castrais. Avec Ibrahim Diarra dans toutes les têtes à Pierre Fabre, le CO avait réussi son match à savoir s’imposer. Avec le bonus offensif en prime. Et heureusement pour eux. Car les deux matchs qui s’annonçaient très compliqués n’ont pas dérogé à la règle. 39 points encaissés au Michelin et 43 à Mayol. Les castrais repartent les valises pleines et sont actuellement à une dangereuse 12e place même si l’écart reste faible dans le bas du classement.

Les promus déchantent

Les promesses automnales se sont fait couper le pied par la dureté hivernale. Brive et Bayonne n’ont pas gagné pendant ces 3 journées. Les hommes de Yannick Bru n’ont pas inscrit le moindre essai. Dur. Les seuls points pris pendant ces fêtes, ils le doivent à leur match nul face à ces mêmes brivistes 6-6, dans un match qui ne restera pas forcément dans les mémoires. Dommage pour Bayonne car ils leur restaient maintenant à affronter les deux premiers du Top14. A l’extérieur. Vous avez dit difficile ? 4 pénalités inscrites en 2 matchs et 74 points encaissés plus tard et Bayonne est 11e avec 3 points d’avance seulement sur le Stade Français. Côté briviste on s’appuyait depuis le début de la saison sur un sans-faute à domicile. C’était jusqu’à ce que le Racing déboule à Amédée-Domenech et renverse tout sur son passage. Résultat : première défaite à la maison. S’en est suivi un déplacement périlleux à Montpellier au cours duquel les hommes de Davidson ont ramené un point de bonus défensif après un essai de 80m à la 80e minute. Preuve que les brivistes possèdent un fort caractère et qu’ils ne comptent pas faire l’ascenseur avec la proD2. Une hiérarchie commence à se mettre en place pour le maintien et les deux promus vont devoir batailler pour rester au sein de l’élite du rugby français.

Yohan Lemaire

Top 14 : Les Boxing days millésime 2019-2020

Champions Cup : Toulouse à vitesse grand V

Auteur d’un superbe 4/4 dans sa poule E de coupe d’Europe, le Stade Toulousain excelle en ce début de campagne européenne. L’objectif de la première place va être atteint. Avant le déplacement à Agen, décryptage et preview de ce que peuvent espérer les champions de France durant la suite de la compétition.

Un début de compétition idéal

4 matchs, 4 victoires et 2 bonus offensifs, on pourrait qualifier ce parcours de parfait ou presque parfait. En allant chercher le bonus offensif dans les ultimes secondes face au MHR par l’intermédiaire de Lucas Tauzin, les rouges et noirs ont empoché les 5 points qui vont avec pour la seconde fois de la saison. Preuve qu’un simple succès ne leur suffisait pas,  ils ont fait reculer les montpelliérains avec une grosse défense, récupérés le ballon et Tauzin est allé aplatir ce fameux quatrième essai. Avec ces 2 succès à l’extérieur, difficilement acquis, cette équipe-là semble bâtie pour pouvoir lutter dans la cour des grands. Ugo Mola se dit «satisfait de la campagne européenne avec 4 victoires en 4 matchs», comment ne pas le croire ? Même si les matchs face à Gloucester et Montpellier se sont décantés en fin de partie, son équipe semble maîtresse de son sujet dans cette poule 5. L’assurance d’une équipe qui prend peu à peu confiance et qui domine de nouveau ses matchs comme la saison passée. Une équipe capable de piquer à chaque instant et qui la rend si dangereuse comme lorsqu’ils sont acculés dans leur 22 et que Pita Akhi casse le premier placage pour qu’ensuite le jeu se décante et permette à Romain Ntamack d’aller planter son troisième essai en 2 matchs. Les montpelliérains se souviendront de lui et de Rory Arnold, qui à lui inscrit un doublé ! Le Stade Toulousain est réputé pour son jeu d’arrière alors si les secondes lignes se mettent à inscrire des doublés, l’Europe du rugby toute entière peut trembler.

Un groupe et non pas une équipe

On le sait le Stade Toulousain dispose d’un effectif pléthorique composé de stars, d’internationaux et jeunes espoirs qui lui permettent d’être si compétitif sur les deux tableaux. Ugo Mola ne cesse de le répéter, ce n’est pas le succès d’une équipe mais de l’ensemble d’un groupe. Cet effectif permet au staff toulousain de pouvoir mettre chaque week-end un certain nombre de joueurs au repos sans que le jeu de l’équipe ne soit altéré. Des Tolofua, Lebel ou encore Pagès remplacent au pied levé les habituels titulaires et montrent tout l’étendue de leur talent. Ils les avaient déjà remplacés pendant la coupe du Monde et même si les résultats étaient moins bons on pouvait déjà entrevoir des promesses et le fait qu’ils arrivent bientôt à maturité pour venir titiller les places de titulaire des tauliers du club. Depuis que les internationaux sont revenus de la coupe du Monde le Stade Toulousain n’a pas perdu un seul match. Pourtant ils ne sont pas tous présents chaque week-end étant donné que le club leur doit des semaines de vacances. Un groupe composé d’une trentaine, voire une quarantaine de joueurs sur lesquels Ugo Mola et son staff vont pouvoir s’appuyer pour pouvoir bien figurer sur les deux tableaux.

Qu’espérer maintenant ?

Qu’on se le dise, il faudrait un tremblement de terre pour que ces toulousains là ne se qualifient pas. Mais avec 4 victoires en autant de matchs, ils peuvent tenter d’aller chercher une des deux places de meilleurs premiers pour éventuellement, dans le cadre d’une demi-finale, la jouer à la maison. Chose qui n’est plus arrivé depuis 2010 et la victoire face au Leinster couronnée par le s acre face au Biarritz Olympique, dernier titre européen du Stade. Les 5 premiers des 5 poules ont soit tous 17 points (Ulster, Racing), soit 18 points, le cas du Stade Toulousain, ou 19 points (Exeter et Leinster). Les 4 meilleurs premiers seront assurés de recevoir un quart de finale. Un avantage que n’occulte pas Sofiane Guitoune, le trois-quarts centre des rouges et noirs «Pour aller le plus loin possible dans cette compétition, c’est mieux de recevoir en quart…Il faut faire quasiment carton plein quand on voit le train que mènent le Racing, le Leinster et Exeter». Pour réaliser cet objectif il reste aux coéquipiers de Guitoune, la réception de Gloucester et le déplacement, qui s’annonce extrêmement périlleux, en Irlande au Connacht. Le coach toulousain l’a répété en conférence de presse :  «Les places seront chères, si on veut un quart à domicile, il faudra 5 victoire». Dans l’éventualité de deux victoires et donc d’un sans-faute, nul doute que le champion de France recevra en quart de finale sera un véritable contender au titre à Marseille en juin prochain.

Yohan Lemaire

Champions Cup : Toulouse à vitesse grand V

Challenge Cup : Un week-end presque parfait pour les clubs français

La quatrième journée des Coupes d’Europe marquait le début des matchs retour. En Challenge Cup, les clubs français ont plutôt bien tourné. Bordeaux et Toulon sont toujours invaincus tandis que Pau a signé la perf’ du week-end. En revanche, Agen et le Stade Français continue leur chemin de croix.

Castres 22-10 Enisei-STM

Après une déplacement plutôt compliqué en Russie, les Castrais n’auront décidément pas briller contre les joueurs de Krasnodar. Dans leur antre de Pierre-Fabre, les Tarnais ont eu beaucoup de mal à se défaire de leur adversaire. Le score était de 10-10 à la mi-temps mais les Castrais s’en sont tout de même sorti en prenant même le bonus offensif. Quatre essais marqués par Palis (7e; 63e), Tulou (32e) et Fernandez (75e). Prestation tout de même inquiétant quand l’on voit la composition avec, à quelques éléments près, la meilleure équipe sur le papier.

Dans l’autre match la poule, les Dragons de Newport l’ont emporté face à Worcester 25-16. Avec cette victoire, les Gallois sont premiers de la Poule 1 avec 15 points et 2 points d’avance sur le CO.

Brive 24-10 Zebre

Les Brivistes tiennent leur revanche. Battus de peu en Italie (27-24), les Corréziens l’ont emporté sur leur pelouse dans un match bien maîtrisé. Seule ombre au tableau : pas de bonus offensif. Trois essais seulement marqué par Lobzhanidze (19e; 45e) et Acquier (75e). Un succès qui place Brive à la deuxième place de la poule 4 car dans l’autre match…

Stade Français 16-18 Bristol

… le Stade Français a encore échoué face à Bristol. Mais les Parisiens ont craqué à la 77e avec un essai de Thacker transformé par Sheedy. En effet, Paris aura mené la majeure partie du match grâce à un essai de Nayacalevu et la botte de Nicolas Sanchez et Joris Segonds. Insuffisant finalement pour contenir les Anglais toujours invaincus et avec 10 points d’avance sur Brive. 

Bordeaux 33-6 Agen

Après l’affront du match aller (3-73), les Agenais voulaient montrer autre chose dans ce match à Chaban-Delmas. Mais encore une fois, l’UBB de Christophe Urios aura été bien trop fort pour Agen. Nouveau succès bonifié des locaux avec cinq essais à la clé inscrits par Tamanivalu (17e), Cordero (22e), Maynadier (41e), Gorgadze (63e) et Germain (73e). Une double confrontation à vite oublier pour Agen qui recevra le Stade Toulousain le week-end prochain. En revanche pour l’UBB, ces deux matchs sont parfaits avec un score cumulé de 106 à 9. 

Dans l’autre match de la poule, Edimbourg s’est imposé chez les Wasps sur le score étriqué de 7 à 9. Mais cette victoire est importantissime pour les Écossais qui joueront à Bordeaux pour la première place de la poule. Les Wasps et Agen sont, eux, condamnés.

London Irish 20-26 Toulon

Avec l’UBB, l’autre club français invaincu se nomme Toulon. Les joueurs de la Rade l’ont emporté dans un match bien mené malgré des Anglais qui ont toujours été à portée au score. Deux essais de Dakuwaqa et Baptiste Serin, déjà auteur d’un doublé la semaine dernière, ont suffi aux Toulonnais. La botte d’Anthony Belleau a fait le reste pour Toulon qui aura très bien géré cette double confrontation face aux Anglais, sixième de Premiership. 

Scarlets 46-5 Bayonne

Lourde défaite en revanche pour Bayonne dans l’autre match de cette poule 2. Les Basques se sont fait punir surtout en deuxième période, le score n’étant que de 11-0 à la mi-temps. Six essais inscrits par les Gallois avec Conbeer (5e), Elias (47e), Hardy (50e; 68e), O’Brien (56e) et Halfpenny (74e). Ce dernier s’est chargé de toutes les transformations, ne manquant que celle du premier essai. Bayonne aurait même pu repartir “fanny” de son déplacement mais a marqué sur la dernière action du match par Tisseron.

Au classement, Toulon et les Scarlets mènent la danse et joueront une presque finale de cette poule 2 lors de la prochaine journée au Pays de Galles.

Pau 34-29 Cardiff

Elle est là la belle performance du week end. Après une lourde défaite 54-22 à Cardiff, les Palois ont vaincus les Gallois dans un match spectaculaire (9 essais). Celui-ci devait se tenir vendredi soir mais avait dû être reporté en raisons des pluies diluviennes qui s’abattaient dans le Sud-Ouest de la France. 

Après un essai rapide de Lane (qui marquera finalement un triplé), les Palois ont passé un 31-0 à leurs adversaires pour mener 31-7 peu avant l’heure de jeu. Moment choisi par les Gallois pour planter trois essais en dix minutes et revenir à 31-26. Une pénalité de chaque côté clôtureront ce match avec une belle victoire des Palois. De bonne augure avant un match très important au Stade Français en Top 14.

Dans l’autre match, Leicester a eu beaucoup de mal à se défaire de Calvisano 13-20. Un succès qui permet tout de même à Leicester d’être devant dans la poule 5 avec 18 points. Suivent Cardiff, 13 points, et Pau, 10 points.

Kenny Ramoussin

Challenge Cup : Un week-end presque parfait pour les clubs français

Rugby Sevens : Pourquoi le Sevens devient-il populaire ?

Ce week-end, le tournoi de Dubaï a lancé la saison de sevens. Par sevens, il faut comprendre «rugby à 7». Les Équipes de France féminines et masculines sont toutes les deux sorties de leur poule avant d’être éliminées en quart de finale. Zoom sur ce sport qui prend de l’ampleur.

Le HBSC World Rugby Series Evens est le championnat annuel de rugby à sept masculin depuis les années 2000. Il faut ajouter «Women» pour obtenir le championnat féminin. Ils y voient s’affronter, sous forme de tournois disputés en un week-end, 15 équipes nationales tout au long de l’année. 15 n’étant pas un chiffre rond, une équipe est donc invitée chaque week-end de compétition. Les 15 autres places sont déterminés à la suite du classement de l’édition précédente. Il y a 10 week-ends de compétition dans l’année qui ont lieu aux 4 coins du globe. Une étape se déroule en France depuis 2016 à Paris dans l’antre du Stade Français à Jean-Bouin et attire chaque année de plus en plus de curieux. L’ambiance festive qui y règne avec des personnes venant déguisés comme cela se fait à Honk-Kong, étape historique du Sevens, dévoile l’attirance qu’ont les français pour ce sport de plus en plus médiatisé.  Diffusé chaque week-end sur canal+sport et ses autres chaînes le World Series tend à être connu en France et l’est déjà notamment dans les pays africains qui ont moins de moyens et préfèrent investir dans le rugby à 7 jugé moins coûteux.

Des Équipes de France qui fonctionnent

Le sevens est pour l’instant plus développé au niveau international que national. Pour que la recette marche il faut que les résultats de l’équipe nationale soient emballants. C’est de plus en plus le cas en France. L’équipe masculine actuellement entraînée par Jérôme Daret qui a succédé à l’emblématique Fréderic Pomarel en 2017 a finit 8e des World Rugby Sevens Series l’année dernière. Son second meilleur résultat après 2004 et 2006 et sa 7e place. Surtout les bleus se sont qualifiés deux fois en finale de Cup sur une même saison, pour la première fois de leur histoire. Plus que les deux défaites il faut retenir le contenu et la force de caractère montré par cette équipe. Articulé autour de cadres comme Stephen Parez ou son capitaine Jean-Pascal Barraque, les bleus accueillent de jeunes joueurs à fort potentiel tel que Gabin Villière (élu meilleur joueur du tournoi de Honk-Kong) ou encore Paulin Riva. Cependant cette équipe brille par son irrégularité. Capable de finir avant-dernier lors du week-end de Las Vegas avant de perdre en finale de seulement 9 points face à l’Afrique du Sud au tournoi de Vancouver la semaine d’après. Cette saison l’objectif est clair. Réussir une bonne saison en franchissant un cap dans la régularité des résultats pour essayer de se qualifier pour les JO de Tokyo en 2020. Pour cela il faudra remporter le TQO (Tournoi de Qualification Mondial) ce qui n’est pas une mince à faire. Mais Jérome Daret déclarait il y a quelques jours «On veut être champion du monde». Les choses sont dites et il faudra renouveler des performances semblables à celle de la semaine dernière avec cette encourageante 6e place.

L’Équipe de France féminine, quant à elle, entraîné par David Courteix brille de mille feux. En atteste sa 3e place au classement général au printemps dernier. Les enragées comme elles se font appeler, ont terminé 4e du premier tournoi à Glendale avant d’achever l’étape de Dubaï à la 5e place. Après être monté sur la troisième place du podium au classement général l’année dernière elles ont maintenant un statut à défendre. Comme leurs homologues masculins les bleues devront passer par un tournoi de repêchage pour accéder aux JO. L’objectif principal cette année est donc de peaufiner les automatismes et repères communs afin de ne pas manquer ce rendez-vous. Une non-participation aux JO serait vécue comme une catastrophe par le staff et les joueuses. En effet les enragés sont capables de multiples exploits comme en témoigne leur victoire face aux black ferns la semaine dernière et sont une des équipes les plus redoutées sur le circuit. De là à aller chercher la médaille d’or ? 

La création d’un championnat de France professionnel

Un championnat de France existe depuis 2012. Pendant deux ans la compétition sera nommée «Coupe de France». Elle est créée afin de promouvoir et développer le rugby à 7 en France. Dès 2014 la compétition est renommée «Championnat de France» et lui offre un nom un peu plus redondant. Ce championnat voit s’affronter l’ensemble des clubs voulant y participer et laissent donc place à un affrontement entre club amateurs et professionnels. Depuis Mai dernier la Fédération Française de rugby a annoncé la création d’une nouvelle compétition professionnelle : le «Super Seven». 16 équipes y participeront. La compétition se déroulera ainsi : 3 étapes de classement avant une étape finale où le gagnant sera sacré «Champion de France de rugby à 7. Soucieuse de développer le rugby à 7 en France, cet événement sera pour la FFR un axe de développement exceptionnel et apportera une visibilité inédite à ce sport en expansion.

Des stars du XV qui viennent du VII

L’un des exemples le plus connu et qui a la côte aujourd’hui, c’est la coqueluche de Ernest-Wallon et qui est champion du monde, je parle bien évidemment de Cheslin Kolbe. Le phénomène dont toute la planète parle depuis le Coupe du Monde au Japon est issu de la filière du 7. Il a fait ses débuts en 2012 avec son équipe nationale avec laquelle il a participé aux World Series en gagnant une étape à Las Vegas mais aussi la Coupe du Monde et les Jeux Olympiques 2016 où il gagnera une médaille de bronze. Mais il n’est pas le seul. L’international français à XV Virimi Vakatawa est formé à la sauce du rugby à 7. Avant de briller au centre de l’attaque du Racing 92 et de celle de l’Équipe de France à XV il a fait le bonheur de l’Équipe de France à 7 où ses qualités athlétiques et rugbystiques ont fait merveille. Ce sont 2 joueurs parmi tant d’autres. J’aurais également pu citer Radradra ou encore Lomu avant eux. Ces différents exemples montrent qu’un bon joueur de rugby à 7 peut également l’être à XV même si un temps d’acclimatation est forcément nécessaire.

Un jeu agréable à regarder

Si le Sevens plaît de plus en plus, il le doit notamment à son format qui se distingue de son grand frère qu’est le rugby à XV. Les matchs au niveau international se déroulent en deux mi-temps de 7 minutes. Un format très court dans lequel l’intensité y est immense. Les contacts sont minimes, le jeu agréable à  regarder pour les yeux et les essais nombreux. Les transformations d’essais sont tapées en drop et accélèrent encore plus le jeu. Le temps de jeu effectif est maximal contrairement au rugby à XV qui est parfois critiqué pour sa lenteur. Dans le Top 14 c’est notamment le cas avec les mêlées fermées qui sont à refaire de nombreuses fois dans le match et qui casse le rythme de la partie. Ce n’est donc pas le cas du sevens qui se rapproche aujourd’hui de la base du rugby qui était un jeu de contournement et qui aujourd’hui est devenu plus brutal à XV et qui lasse certains fans. Le 7 ne laisse pas indifférent c’est évident. En 2011 Guy Novès déclarait «Le 7 c’est de la course à pied, autant aller voir de l’athlétisme.» L’effet est grandissant, ses fervents supporters autant que ses détracteurs en parlent, un bon mélange pour faire connaître toujours plus ce sport olympique qui passionne les foules de plus en plus.

Yohan Lemaire

Rugby Sevens : Pourquoi le Sevens devient-il populaire ?

Bordeaux cartonne, Bayonne n’y arrive pas : Les résultats de la 3e journée de Challenge Cup

Ce week end avait lieu la troisième journée de la Challenge Cup et la fin des phases aller. Toulon et Bordeaux, avec sa grosse victoire à Agen (3-73), sont les mieux partis côté français. En revanche, Bayonne et donc Agen sont toujours sevrés de victoires.

Enisei-STM 12-28 Castres

C’est ce qu’on appelle faire le minimum syndical. Dans la fraîcheur de Krasnodar, les Castrais l’ont emporté, certes, mais n’ont pas su ramener un point de bonus offensif face à l’une des équipes les plus faibles de la compétition. Trois essais ont été marqués par les Tarnais avec Jenneker, Gérondeau et Caminati (2e, 43e, 73e). 

Malgré cette deuxième victoire, les joueurs de Mauricio Reggiardo ne sont que troisième de la poule. Car dans l’autre match, Worcester a relancé les débats en s’imposant face à Newport bonus offensif en prime 34-28. À noter dans ce match l’expulsion précoce de Basham côté gallois à la 18e, lui qui avait signé un triplé contre Castres lors de la première journée.

Agen 3-73 Bordeaux

Ce match restera dans les annales du SUA mais pas pour une bonne raison. Agen a en effet connu la plus large défaite de son histoire, qui plus est à domicile, face à des Bordelais qui s’en sont donnés à coeur joie. Onze essais au total dont un triplé pour Geoffrey Cros. Les Agenais ont donc oublié qu’il y avait un match à jouer. Jeff Fonteneau, le président du SUA a présenté ses excuses aux supporters sur Twitter. 

L’UBB, lui, est en tête de la poule 3 à égalité de points avec Edimbourg, vainqueur des Wasps avec le bonus offensif 31-20. Le compte Twitter du club écossais a réagi avec bonne humeur (ou pas) à la large victoire bordelaise.

Bristol 37-11 Stade Français

Les Parisiens n’ont rien pu faire face au leader incontesté de la poule 4. Troisième victoire bonifié pour Bristol reçu 15 sur 15. Mais ce fut difficile pour les Anglais qui ont marqué le troisième essai à cinq minutes de la fin et celui du bonus à la 80e. Côté parisien, rien à se mettre sous la dent hormis l’essai d’Etien à la 18e qui leur avait permis de faire la course en tête. La suite, on la connaît pour les joueurs de la capitale qui ont bien sûr d’autres objectifs que cette Challenge Cup.

Zebre 27-24 Brive

Les clubs français font pâle figure dans cette poule 4 car derrière Bristol, on retrouve les Italiens de Zebre. Mais les Brivistes n’étaient vraiment pas loin d’une belle victoire au Stadio Sergio Lafranchi. Mais les Corréziens ont surtout complètement manqué leur première mi-temps avec un score de 24-3 à la pause et un bonus offensif qui était déjà acquis pour les Italiens. Le réveil tardif avec trois essais dans le dernier quart d’heure ne changera rien pour les Brivistes qui auront l’occasion de se reprendre le week end prochain face à ces mêmes Transalpins.

Cardiff 54-22 Pau

La Section poursuit sa dure route en Challenge. Dans une poule assez difficile et chez un adversaire coriace, les Béarnais n’ont pas pu faire grand chose. Les Gallois ont planté huit essais dont un triplé de Josh Adams, meilleur marqueur de la dernière Coupe du Monde. Les Palois, eux, auront quand même inscrit trois essais par Lucas Rey, Pierre Nueno et Samuel Marques (23e, 54e, 75e) mais sortent logiquement défaits de cette partie.

Dans l’autre match de la poule, les Tigers de Leicester ne sont fait plaisir avec une large victoire face à Calvisano 59-7. Les internationaux Manu Tuilagi (un essai) et Jonny May (deux essais) ont participé à la fête. Les Anglais sont en tête de cette poule 5 avec 14 points devant Cardiff avec 11 points. 

Toulon 37-17 London Irish

Toulon reçu 3 sur 3 sur cette phase aller. Les joueurs de la Rade ont empoché un deuxième bonus offensif avec cette victoire. Baptiste Serin et Ramiro Moyano ont chacun inscrit un doublé. À noter un carton rouge de chaque côté en deux minutes (68e, 70e) pour le même geste, à savoir un plaquage haut. Théo Dachary d’abord côté Toulonnais qui n’aura joué que cinq minutes et TJ Ioana côté anglais qui aura joué vingt minutes. Les deux étaient remplaçants au coup d’envoi. Notons aussi les premières minutes sous le maillot rouge et noir d’Eben Etzebeth, le champion du monde sud africain. 

Bayonne 11-19 Scarlets

Dans l’autre match de cette poule 2, toujours pas de victoire pour l’Aviron Bayonnais en Challenge Cup. Les joueurs de Yannick Bru auront bien tenu durant cette partie mais ont été trop indisciplinés. Et quand en face, le buteur s’appelle Leigh Halfpenny, les erreurs se payent cash. Hormis un essai de Rob Evans, l’arrière international a inscrit tous les points de son équipe. C’est la première victoire de Llanelli en France depuis cinq ans. Malgré des intentions, Bayonne, lui, repart bredouille et devra de nouveau affronter les Scarlets, cette fois-ci en terre galloise. Ces derniers sont deuxièmes avec 9 points, les Toulonnais caracolant en tête avec 14 points. 

Kenny Ramoussin

Bordeaux cartonne, Bayonne n’y arrive pas : Les résultats de la 3e journée de Challenge Cup