Ce lundi soir, Rodez accueille le RC Lens au Stadium de Toulouse. Le dernier match délocalisé des ruthénois avant de retrouver Paul-Lignon (le 29 novembre, pour la réception du Havre). Une affiche contre le leader pour clôturer la 14e journée et quitter le Stadium sur une belle fête.
Avant ce match entre clubs sang et or, pour la première fois de l’histoire, retour sur l’expérience du RAF au Stadium et zoom sur les enjeux de la rencontre pour les Nordistes.
Après un bel été installés dans les positions de barragistes, les ruthénois ont raté leur rentrée scolaire et sont désormais en milieu de tableau, à une 10e place confortable pour le promu. Bien lancés pour le maintien avec déjà 18 points, il ne leur manque qu’à enclencher une dynamique positive pour viser plus haut, eux qui n’ont enchaîné qu’une seule fois deux victoires consécutives (à Clermont puis contre Chambly fin octobre).
Si Rodez est si haut, c’est qu’il a fait du Stadium son jardin. Les tractations jusqu’à tard dans la pré-saison pour mettre en place cet accueil n’ont pas empêché les ruthénois de rapidement prendre leurs marques : le RAF est 2e au classement à domicile, avec 4 victoires (Auxerre, Paris FC, Le Mans et Chambly), un nul contre l’US Orléans et une seule défaite face à Sochaux. Le beau soutien du public toulousain a sans doute compté dans cette aisance. Rodez profite surtout de la pelouse du Stadium pour développer un football séduisant, avec 2,17 buts marqués en moyenne par match sur l’île du Ramier. Symbole de cette réussite “à domicile”, le meilleur buteur du club Ugo Bonnet a marqué 5 de ses 7 buts à Toulouse.
Les victoires de Rodez au Stadium peuvent se tempérer par l’identité des “vrais” visiteurs. Le RAF y a en effet battu les deux autres promus ainsi que le Paris FC, auteur d’un début de saison catastrophique. Et même Sochaux, seul vainqueur des ruthénois, ne fait pas figure de “client” au même titre que Lens. Les Nordistes, leaders avant le début de cette 14e journée, visent clairement la montée directe, eux qui ont encore en travers de la gorge les barrages des saisons précédentes.
Malgré des départs importants (Bellegarde, Chouiar, Gomis, Centonze), le RC Lens conserve l’un des effectifs les plus séduisants du plateau, mélange d’expérience et de belles promesses comme Simon Banza. Le jeune attaquant, souvent remplaçant, a par ailleurs marqué ses trois buts en championnats à l’extérieur, symbole d’un Lens à réaction quand il s’éloigne de Bollaert. Les Sang et Or ont en effet concédé l’ouverture du score 5 fois en 7 matchs loin de leur base, renversant la situation quatre fois (2 victoires, 2 nuls). Autant dire que malgré quelques failles derrière, le Racing ne voyage pas si mal.
En cas de victoire, Lens passera la trêve internationale en tête de la Ligue 2, alors que Lorient, Ajaccio, Troyes et Sochaux sont repassés devant, dans une lutte pour la montée ultra serrée. De quoi se motiver à battre des ruthénois qui visent, eux, le Top 10. Mieux, en cas d’ultime succès à Toulouse, Rodez passerait 6e, à quatre points des Lensois. Quand on vous dit que tout peut aller très vite dans cette Ligue 2, sauf, peut-être, les automobilistes sur la rocade…
Xavier Regnier