Dans presque tous les championnats européens, l’arbitrage fait parler de lui en ce moment. Entre la mise en place de la VAR et l’arrivée de nouvelles règles, les décisions des médiateurs du terrain sont souvent incomprises des supporters et/ou prennent trop de temps à rendre leur verdict.
Ce sont des scènes observées à plusieurs reprises depuis le début des championnats européens. Des cartons rouges sortis beaucoup plus fréquemment, des longues minutes d’attente pour avoir le verdict de la VAR ou encore des mains pourtant largement involontaires sifflées sont désormais régulièrement visibles sur les terrains. Des nouvelles règles sont apparues afin de gommer les problèmes des précédentes lois du jeu et faciliter l’arrivée de la vidéo dans le monde professionnel. Celles-ci, encore mal connues des joueurs et entraîneurs, ne sont pas l’unique raison de tout ce cafouillage au niveau arbitral.
En tout, 9 règles ont été mises à jour. Parmi celles-là, certaines ont été vite comprises comme les six mètres, désormais jouable entre deux coéquipiers dans la surface de réparation. D’autres sont encore assez floues. Ainsi, comme le demandait beaucoup d’acteurs du jeu, la loi autour des mains est beaucoup plus précise qu’avant. Offensivement, « à partir du moment où un attaquant aura touché le ballon de la main, volontairement ou involontairement, on devra sanctionner cette main et annuler le but qui a pu être marqué directement ou suite à l’action de jeu », explique Benoît Bastien a FranceInfo. Défensivement, cela restera à l’appréciation de l’arbitre même si plus de cas seront rappelés à l’ordre. Ce dernier est sensé siffler lorsque « un joueur touche le ballon du bras ou de la main en ayant artificiellement augmenté la surface couverte par son corps » selon les nouvelles loi, pas de critère d’intentionnalité donc. Une nouveauté qui ne passe pas forcément chez les joueurs et entraîneurs, tout comme la nouvelle sévérité des arbitres. En effet, avec l’aide de la VAR, les professionnels du sifflet se sont vu demander d’être plus strict. Ainsi, tout geste estimé comme « dangereux pour l’intégrité physique de son adversaire est passible d’un carton rouge », et ce, peu importe l’intention. Fabregas a notamment fait les frais de ce durcissement lors de la première journée de Ligue 1, et de plus en plus de semelles en avant non maîtrisées connaissent le même traitement.
Alors oui, la VAR permet de voir beaucoup plus de détails, dont les mains et les fautes dangereuses précédemment évoquées. Mais il y a un point sur lequel l’ensemble du monde du football semble unanime : les décisions sont trop longues à arriver. Sur quelques matchs italiens et français, certains arbitres ont mis plus de 5 minutes pour délibérer. Cela laisse le temps aux joueurs et aux supporters de monter en pression et en tension.. Ainsi, pourquoi les arbitres dans le bus hors du stade visionnant les images (qui sont des professionnels du métier également, non des stagiaires) semblent si indécis sur chaque verdict ? Cela oblige l’officier central à perdre du temps à vérifier les images par lui-même. Dans d’autre cas, la vidéo est simplement mal utilisée comme lors de Nice-OM où Clément Turpin n’a pas voulu s’en servir et a pris ses responsabilité malgré une simulation de Ganago pour obtenir un pénalty. En bref, la vidéo met pour le moment plus en valeur ses défauts que ses qualités.
Au final, la tâche de l’arbitre a beaucoup évolué ces dernières années avec l’arrivée de la vidéo et de quelques nouvelles règles. Pour autant, ces derniers semblent parfois totalement dépassés par les événements, comme si la formation n’avait pas été suffisante. Il a fallu faire avec la VAR rapidement, et du mieux possible. Les entraîneurs et joueurs sont eux aussi dépassés par des récentes règles qui ne leur ont pas été bien présentées et qui ont donc été mal comprises.
En bref, il faudrait se préparer à une saison du même acabit que celui des premières journée, pour le meilleur… et pour le pire.
Jérémy Guiraud