Bundesliga

Gladbach-Bayern : un résultat décisif pour le titre ?

On joue depuis 92 minutes hier au Borussia-Park, quand sur une nouvelle offensive lancée par les locaux, Javi Martinez fauche Marcus Thuram dans la surface bavaroise. Auteur du but de l’égalisation plus tôt dans le match, Ramy Bensebaini prend ses responsabilités, et trompe Manuel Neuer pour offrir un succès de prestige au Borussia Mönchengladbach, face au septuple tenant du titre en Bundesliga.

Un résultat qui était peu envisageable à l’issue d’une première mi-temps complètement dominée par le Bayern Munich. Mais comme trop souvent ces dernières saisons, le Rekordmeister s’est montré incapable de proposer une prestation aboutie sur l’intégralité de la rencontre. Retour sur un match qui s’avèrera peut-être décisif dans la course au titre.

La 1ère mi-temps : un Bayern concquérant, un Gladbach hésitant

C’est un Marco Rose confiant qui vient saluer le banc du Bayern à quelques secondes du coup d’envoi. L’air de rappeler aux visiteurs qui est l’actuel patron du championnat, Gladbach comptant quatre longueurs d’avance sur eux avant le début de la rencontre.

Et pourtant, les hommes de Marco Rose peinent à perturber leur adversaire du jour lors des 45 premières minutes. Ses quelques circuits de relance depuis l’arrière rapidement obstrués par le pressing bavarois, Gladbach ne parvient pas à poser le pied sur le ballon. Les Munichois, eux, récitent leurs gammes, grâce à un gegenpressing particulièrement efficace. Le léger changement tactique opéré par Hansi Flick suite à la sortie de Tolisso sur blessure (repositionnement de Müller au milieu en raison de l’entrée de Perisic) ne bouleverse rien : le Bayern a la mainmise sur le match.

Les rares frissons qui parcourent l’échine des supporters munichois, causés par les difficultés de Jérôme Boateng dans son duel face à Marcus Thuram, sont vite effacés par la capacité des coéquipiers du champion du monde allemand à trouver de la verticalité dans leur jeu de passes. Après un début de match hésitant, à l’image d’ailleurs de son début de saison, Thiago Alcantara semble progressivement retrouver des couleurs, et ses excellentes orientations de jeu font mal à des Poulains chahutés, mais concernés.

Car le Bayern a beau dominer, le score reste nul et vierge. Ni Thomas Müller, ni Robert Lewandowski ne parviennent à trouver le fond des filets, et le douloureux souvenir de la défaite du week-end dernier face au Bayer Leverkusen, malgré les nombreuses occasions bavaroises, fait son nid dans l’esprit des joueurs. Une fois encore, le Rekordmeister se montre inefficace sur ses temps forts.

La 2ème mi-temps : la révolte des Poulains, face à un Rekordmeister démuni

Le résumé de la seconde période pourrait tenir en une courte phrase dans la bouche d’un supporter munichois : le Bayern a marqué, puis le Bayern s’est écroulé. En effet, l’ouverture du score d’Ivan Perisic n’a clairement pas eu l’effet escompté par Hansi Flick et son staff, tant leurs joueurs ont déjoué à compter de ce but. 

Tout le contraire d’une équipe de Gladbach qui, piquée au vif, est enfin parvenue à exprimer son potentiel, avec un bloc positionné beaucoup plus haut sur le terrain. Surtout, on a retrouvé l’intensité qui faisait la force des Poulains depuis le début de la saison. C’était désormais au tour du Bayern de ne plus parvenir à ressortir proprement les ballons, tant le pressing à la perte imposé par les joueurs de Marco Rose était impérial. Ce dernier, voyant que son équipe avait pris le dessus, a ingénieusement fait rentrer un attaquant, Breel Embolo, à la place d’un milieu, Laszlo Benes, apportant ainsi davantage de présence dans la surface bavaroise. C’est d’ailleurs le nouvel entrant qui obtient le corner amenant le but de l’égalisation, inscrit par Ramy Bensebaini.

Si les Poulains ont eu le mérite de ne pas baisser les bras, malgré une première période délicate, leur succès est en partie lié aux carences affichées par leurs adversaires au fil de la rencontre. Le champion d’Allemagne a en effet donné l’impression de se reposer sur ses lauriers suite à l’ouverture du score, n’imprimant plus le même rythme qu’en début de match. 

Hansi Flick peut se plaindre de performances individuelles calamiteuses, à l’image d’un Leon Goretzka de nouveau transparent au milieu, ou d’un Kingsley Coman qui n’en finit plus de stagner depuis deux saisons maintenant. Il n’en reste pas moins que les supporters munichois auraient tort de se cacher derrière ce genre d’excuses, tant la prestation collective de leur équipe après l’ouverture du score a été indigne de son statut de septuple tenant du titre.

Le tournant de la saison ?

S’il est encore trop tôt pour affirmer que le Bayern a perdu le titre sur ce match, l’écart s’est clairement creusé au classement : Gladbach compte désormais sept longueurs d’avance sur son adversaire du week-end, qui pointe à une inquiétante septième place de Bundesliga.

On se souvient cependant de la situation de l’an passé où, alors que le Borussia Dortmund avait distancé le Bayern Munich, les hommes de Niko Kovac avaient finalement déjoué les pronostics pour préserver leur couronne. La problématique est la suivante : le Rekordmeister ne fait plus face qu’à un seul concurrent, mais bien à deux. En effet, le RB Leipzig de Julian Nagelsmann se présente également comme un prétendant au titre à ne pas prendre à la légère. Les fans du football allemand sont ainsi peut-être sur le point d’assister à une saison historique, qui mettrait à mal l’hégémonie des Bavarois sur la Bundesliga, et qui verrait le retour en grâce du Borussia Mönchengladbach.

A condition bien sûr que les Poulains continuent de galoper en tête jusqu’à la 34ème journée.

Paul Stefani

Gladbach-Bayern : un résultat décisif pour le titre ?

Dortmund – Bayern : 24 à 2 depuis cinq rencontres

24-2. C’est le score cumulé des cinq derniers Klassiker de Bundesliga qui se sont déroulés à l’Allianz Arena. Hier encore, le Borussia Dortmund n’a pas échappé à un tarif devenu habituel (4-0), face à un Bayern pourtant décevant depuis le début de la saison, et qui restait sur une lourde défaite le week-end précédent face à Francfort (5-1). Retour sur un match à sens unique.

Les choix payants d’Hansi Flick

Nommé dans un premier temps en tant qu’entraîneur intérimaire suite au départ de Niko Kovac, Hansi Flick pourrait bien prolonger l’aventure en tant que numéro 1 sur le banc du Bayern. L’ancien adjoint de Joachim Löw avec la Mannschaft a en effet permis aux Munichois de signer une seconde victoire consécutive toutes compétions confondues, sans encaisser de buts, avec pourtant une ligne défensive peu conventionnelle (Davies, Alaba, Martinez, Pavard), aucun d’eux n’évoluant hier à son poste de prédilection.

Mais justement, ces choix, en partie contraints en raison des blessures de Süle et de Hernandez, ainsi que la suspension de Boateng, se sont avérés payants. Alphonso Davies a rendu une copie impeccable au poste de latéral gauche, lui qui est pourtant à l’origine un ailier. Le jeune Canadien s’est montré très concerné, et sa bonne pointe de vitesse lui a permis de parfaitelent annihiler toute tentative de contre adverse.

David Alaba évoluait lui au poste de défenseur central, un rôle qu’il avait déjà exercé à plusieurs reprises sous les ordres de Pep Guardiola. Un autre choix payant de Flick, puisque l’Autrichien a pu apporter tout son sens du jeu dès la première relance, une qualité moins présente chez son partenaire en charnière centrale, Javi Martinez.

De son côté, Benjamin Pavard, de nouveau titularisé au poste de latéral droit, s’est montré très efficace sur les rares montées qu’il a effectuées. C’est lui qui adresse avec beaucoup de lucidité le centre décisif sur le premier but inscrit par Robert Lewandowski.

La principale prise de risque d’Hansi Flick résidait dans son choix des milieux de terrain. Le tout nouveau coach du Bayern avait en effet décidé d’aligner Joshua Kimmich aux côtés de Léon Goretzka, se passant ainsi des services de Thiago Alcantara, sans doute en quelque sorte puni pour son début de saison plus que poussif. Si Goretzka ne s’est pas montré étincelant, il a tout de même eu le mérite de s’employer sur chaque repli défensif afin d’annihiler toute menace de contre-attaque menée par les Jaune et Noirs. De son côté, Joshua Kimmich s’est montré omniprésent à la construction du jeu, comme première rampe de lancement, compensant ainsi le manque de vista de Javi Martinez notamment. Sur le plan défensif, le numéro 32 du Bayern s’est montré très inspiré, auteur de plusieurs interventions cruciales pour stopper les projections offensives adverses. 

Autre réussite de taille dont pourra se vanter Hansi Flick : la titularisation de Thomas Müller. Au-delà de cela, c’est surtout la confiance qu’il a témoigné à l’égard de l’Allemand qui a porté ses fruits, alors qu’on connaît les difficultés de ce dernier depuis plusieurs saisons maintenant. 

On a pas retrouvé certes le prime Müller, mais sa performance d’hier reste cependant intéressante, quand on sait en plus que Coutinho est loin d’être convaincant depuis son arrivée en Bavière. Présent dans les duels, de nouveau déterminé à faire les efforts, Müller s’est montré chirurgical sur les nombreux ballons qu’il a eu à négocier de la tête, dos au jeu. Il a par ailleurs affiché une belle complémentarité avec Robert Lewandowski, adressant une passe décisive à ce dernier pour son doublé.

Un BVB sans rythme, sans intention et donc sanctionné

Avant le début du match, la dynamique semblait clairement à l’avantage du Borussia Dortmund à l’occasion de ce 101ème Klassiker. Malgré un début de saison inconstant, les hommes de Lucien Favre avaient plutôt bien redressé la barre, et restaient sur trois victoires consécutives, dont un succès crucial face à l’Inter en milieu de semaine, alors que les Jaunes et Noirs étaient menés 2-0. 

Seulement voilà, fidèle à sa triste réputation quand il s’agit d’évoluer sur la pelouse de l’Allianz Arena depuis maintenant quatre ans, le Borussia a été transparent, incapable de véritablement rentrer dans son match, à l’image d’un Jadon Sancho, encore trop juste physiquement, qui a du céder sa place avant même la mi-temps.

Incapables d’effectuer un pressing consistant et efficace, les visiteurs ont progressivement perdu la face, affichant un déchet considérable dans leurs passes. Offensivement invisibles, à l’exception d’une occasion de Paco Alcacer en seconde période, finalement non cadrée, les hommes de Lucien Favre n’auront tiré que 2 fois du match, permettant à Manuel Neuer de signer un second clean-sheet consécutif.

Est-ce véritablement la faute de Lucien Favre ? Difficile de l’analyser de la sorte. Certes, les supporters du BVB pourront toujours reprocher au technicien suisse la titularisation de Mario Götze dans un rôle de faux neuf qui n’a absolument pas gêné ses ex-coéquipiers du Bayern Munich.

Pour le reste, ce sont surtout les joueurs qui ont déçu, avec des jambes lourdes visiblement. Et, à l’arrivée, un score encore plus lourd.

L’orgueil du champion

Comme le rappelait Patrick Guillou, consultant de BeinSports, à l’issue du match, c’est principalement l’orgueil du RekordMeister qui aura fait la différence dans ce match.

Pour la première fois de la saison, le Bayern Munich a affiché une maîtrise durant l’intégralité de la rencontre, sans concéder de véritables temps faibles. 

Comment l’expliquer ? Sans doute en raison d’un regain de motivation de la plupart des joueurs, qui savaient hier qu’ils n’avaient plus le droit à l’erreur suite au départ de Niko Kovac. Les efforts effectués par David Alaba et Thomas Müller notamment, en témoignent.

Le Bayern va désormais devoir confirmer que ce regain de forme n’est pas que temporaire, alors que les supporters ne pourront se satisfaire d’autre chose que le titre en Bundesliga. Les prochaines semaines risquent de rester agitées en autour de la Sabener Strasse, alors que le flou persiste autour du cas Arsène Wenger. 

Avec cette semaine aboutie, Hansi Flick aura en tout cas définitivement marqué des points auprès du board munichois.

Paul Stefani

Dortmund – Bayern : 24 à 2 depuis cinq rencontres

Niko Kovac : Le récit d’un échec

Comme un symbole. Alors que c’était par l’intermédiaire de l’Eintracht Francfort que Niko Kovac s’était révélé en Bundesliga et avait convaincu les dirigeants du Bayern de faire de lui le successeur de Jupp Heynckes, c’est cette même équipe de Francfort qui aura finalement eu raison du technicien croate. La boucle est  définitivement bouclée.

Entre mauvaise gestion des joueurs et manque de remise en cause personelle

Du passage de Niko Kovac à la tête du Bayern Munich, on retiendra notamment certains conflits avec ses propres joueurs. Parmi eux, les deux principales “victimes” sont sûrement James Rodriguez et Renato Sanches, d’ailleurs tous deux partis. Le premier, qui s’était pourtant épanoui sous les ordres d’un Jupp Heynckes qui n’avait pas tari d’éloges à son égard, n’a clairement pas entretenu la même relation avec le successeur du mythique coach allemand. En effet, Kovac lui a souvent préféré Thomas Müller, pourtant loin de convaincre sur le terrain. Et ça, le milieu offensif colombien n’a pas apprécié, n’hésitant pas à remettre en cause à plusieurs reprises dans le vestiaire la légitimité de son entraîneur. Il fut d’ailleurs intéressant de constater qu’en seconde partie de saison dernière, Kovac décida de davantage titulariser son semeur de troubles…

Mais c’est surtout le cas Renato Sanches qui illustre la mauvaise gestion du technicien croate. Peu utilisé la saison dernière, le jeune milieu de terrain portugais avait tenu à mettre les choses au clair avec ses dirigeants : ou bien il obtenait plus de temps de jeu, ou bien il serait contraint de mettre les voiles. Niko Kovac lui aurait alors fait la promesse de le titulariser davantage, une promesse non tenue lors des premières rencontres de la saison, ce qui a convaincu Sanches de rejoindre le LOSC. Le manque d’honnêteté de l’ancien coach de Francfort, en plus d’avoir blessé le Portugais, a sans doute également fragilisé sa position à la tête du RekordMeister.

Parallèlement, c’est l’attitude du technicien croate, notamment lors des conférences de presse d’après match, qui a fortement déplu aux supporters. La fâcheuse tendance du coach âgé de 48 ans à accabler ses joueurs en cas de contre-performance, sans jamais remettre en question ses propres choix tactiques, a agacé, d’autant plus qu’elle est contraire à l’institution bavaroise, dont la devise “Mia San Mia”, à comprendre comme “Nous ne sommes rien sans nous”, prône l’unité et le sacrifice pour le collectif.

 

Pourtant, Niko Kovac disposait d’un appui de taille au niveau de la direction munichoise, en la personne d’Uli Hoeness. Le président du Bayern soutenait en effet son coach, à l’inverse d’un Karl-Heinz Rummenigge qui émettait quant à lui de sérieuses réserves au sujet du Croate. Autant dire qu’après le départ d’Uli Hoeness, prévu fin décembre, il se serait senti bien seul…

Les problèmes du Bayern dans le jeu : cause principale de son échec

C’était déjà une crainte au moment de la nomination de Niko Kovac, celle de l’avenir du Bayern dans le jeu. Car depuis le départ de Pep Guardiola, c’était devenu le problème majeur du RekordMeister, trop souvent prévisible offensivement notamment. Certains observateurs entretenaient alors l’espoir que le nouveau nommé modifie le style de jeu de l’équipe, renouant avec un jeu plus direct, qui avait fait la force du club lors du triplé historique de 2013. En vain.

Car la première saison de Niko Kovac a été des plus paradoxales : le Bayern a en effet connu deux excellentes séries, l’une en tout début de saison, l’autre en seconde moitié de saison. De même, le coach croate peut se vanter d’avoir remporté le doublé coupe-championnat, ce que ses deux prédécesseurs n’étaient pas parvenus à accomplir. Et pourtant, il s’est tout de même retrouvé à plusieurs reprises sur la sellette, pour deux principales raisons. La première est liée à l’élimination précoce du Bayern en Ligue des Champions, dès les huitièmes de finales face à Liverpool, une première pour les Bavarois depuis 2011. La seconde relève quant à elle du visage méconnaissable du club allemand dans le jeu, très visible justement face à Liverpool, où les hommes de Kovac s’étaient contentés de défendre au match aller, avant de signer une performance particulièrement faible à l’Allianz Arena. 

Sur le plan offensif, pour commencer, le Bayern de Kovac était beaucoup trop prévisible, la faute à une possession stérile, en U. La stratégie était pratiquement toujours la même : écarter un maximum vers les côtés afin de trouver les dribbleurs comme Kingsley Coman et Serge Gnabry, et attendre d’eux un miracle. Etonnant, quand on connaît pourtant les qualités de l’effectif bavarois au milieu de terrain notamment, avec la polyvalence d’un Goretzka ou d’un Tolisso, et la technique de James Rodriguez ou de Coutinho.

Ainsi, le Bayern s’en remettait la plupart du temps à un exploit individuel de l’un de ses attaquant, encore un constat contraire à l’identité du club. Depuis le début de la saison, c’est Robert Lewandowski qui endossait ce costume de sauveur providentiel, unique buteur encore face à l’Eintracht (défaite 5-1). 

La claque infligée à Tottenham en Ligue des Champions (7-2) n’était qu’un mirage. C’était surtout la fébrilité défensive des Spurs, totalement désunis, et le réalisme froid d’un Serge Gnabry en état de grâce qui expliquaient un tel score.

En phase défensive, le Bayern était inexplicablement fébrile sur pratiquement chaque situation, incapable de gérer ses temps forts comme temps faibles. Depuis un moment maintenant, chaque supporter munichois sentait qu’à tout moment, l’adversaire pouvait marquer. Ce problème s’explique certes en partie par le niveau décevant de certains joueurs comme Jérôme Boateng ou encore Niklas Süle, mais également par le manque de projet de jeu initié par Kovac. A la perte du ballon, difficile de comprendre les intentions du technicien croate : pas de gegenpressing particulièrement visible, uniquement un pressing peu coordonné et pas dans le bon tempo. Face aux difficultés du Bayern sans le ballon, la faute à des joueurs peu à l’aise quand il s’agit de défendre bas (Kimmich, Tolisso, Thiago…), on aurait pu imaginer voir un bloc plus haut, très agressif et pressant à la perte du ballon afin de justement éviter de se retrouver à devoir subir une phase de possession adverse. 

Finalement, c’est surtout à ce niveau-là que l’échec de Niko Kovac s’est concrètement manifesté. Alors que certains pensaient qu’il serait en mesure de modifier le style de jeu de l’équipe, en prônant davantage de contre-attaques par exemple, on en aura uniquement vu quelques séquences, jamais vraiment durables.

Qui pour lui succéder désormais ?

C’est la question que tout le monde se pose actuellement en Bavière. Alors que le mois de novembre vient à peine de commencer, peu d’entraîneurs sont libres. Parmi eux, on retrouve tout de même de gros calibres, comme José Mourinho et Massimiliano Allegri. Si le premier pourrait s’avérer une option intéressante, d’autant plus qu’il a déjà sous-entendu son intérêt pour le poste, le second paraît une option moins probable, lui qui ne parle pas un mot d’allemand.

Le Bayern pourrait ainsi tenter de sauver les meubles jusqu’à la fin de la saison en nommant un entraîneur intérimaire, et ainsi enrôler Erik Ten Hag, coach de l’Ajax, pour la saison prochaine. Ce choix semble pertinent au vu des difficultés bavaroises dans le jeu, sachant que le Néerlandais a déjà occupé les fonctions d’entraîneur de l’équipe B munichoise. 

Mais il faudrait donc trouver un coach qui accepterait de laisser sa place dès la fin de la saison, une denrée rare. L’option Ralf Rangnick, figure phare du modèle footballistique allemand, pourrait s’avérer pertinente, mais on imagine que la direction du Bayern devrait alors lui proposer par la suite un poste au sein du club, pour lui offrir certaines garanties.

Pour le moment, c’est Hans Flick, l’un des adjoints de Niko Kovac et ex-adjoint de Joachim Löw, qui assurera l’intérim alors qu’une rencontre cruciale face au Borussia Dortmund se profile.

De son côté, Jupp Heynckes a très probablement pris la sage décision d’éteindre son portable lorsqu’il a appris le départ de Niko Kovac, lui qui avait déjà endossé le costume de sauveur après le licenciement de Carlo Ancelotti.

Paul Stefani

Niko Kovac : Le récit d’un échec

Robert Lewandowski : départ canon

Avec déjà 11 buts inscrits après seulement 7 journées de Bundesliga, Robert Lewandowski est parti sur des bases tonitruantes. Celui qui se dresse déjà comme l’un des meilleurs joueurs de l’histoire du championnat allemand compte bien montrer à l’Europe qu’il est tout à fait légitime de le considérer comme le meilleur numéro 9 au monde actuellement. 

Une machine à points pour le Bayern

Alors que le mois d’octobre n’est pas encore fini, le Bayern Munich doit déjà une fière chandelle à Robert Lewandowski, inarrêtable en ce début de saison. C’est simple : le Polonais a marqué lors de chacune des sept rencontres de Bundesliga qui se sont déroulées, une statistique effrayante. Surtout, il s’est montré décisif pour permettre à son équipe de glaner de précieux points lors de rencontres serrées face à Paderborn (3-2), Leipzig (1-1), et s’est offert un triplé face à Schalke 04 (3-0).

Sans sa star offensive, le Rekordmeister serait sans aucun doute bien en peine, le club de Bavière n’occupant actuellement même pas la première place du championnat, confisquée par le Borussia Mönchengladbach.

Et ce statut d’homme décisif, Lewandowski ne l’adopte pas exclusivement en Bundesliga, bien au contraire. En Ligue des Champions, l’ancien joueur du Borussia Dortmund fait également les beaux jours du Bayern, qui occupe seul la tête d’un groupe composé de Tottenham, de l’Olympiakos et de l’Etoile Rouge de Belgrade. Buteur lors des deux rencontres européennes disputées par son club, l’attaquant Polonais a notamment inscrit un doublé lors du récital face à Tottenham (7-2), deux buts qui illustrent à merveille la finition chirurgicale du joueur âgé de 31 ans.

Un numéro 9 complet, au cœur du jeu

Bien que la qualité majeure de Robert Lewandowski soit son efficacité devant le but, lui qui totalise plus de 60 buts sous le maillot de sa sélection nationale, il serait réducteur de le présenter uniquement comme tel.

En effet, le buteur polonais incarne le numéro 9 moderne et complet, que chaque écurie européenne aimerait avoir dans son effectif. Un joueur doté d’une redoutable finition, mais également d’un certain sens du placement et d’une bonne technique dans son jeu de passes afin de pouvoir participer au jeu de sa formation, et ne pas uniquement patienter dans la surface adverse. Des qualités que présente Robert Lewandowski, très impressionnant balle au pied, comme en témoigne son lob ingénieux devant Vertonghen lors du large succès acquis par les Bavarois contre Tottenham, un geste qui avait d’ailleurs été à l’origine du but munichois inscrit quelques secondes plus tard par… Lewandowski lui-même.

Surtout, et il ne s’en cache pas, la star polonaise aime participer au jeu, d’où ses nombreux décrochages en match qui permettent notamment à Niko Kovac, coach du Bayern, d’exploiter sa bonne conservation du ballon. 

L’actuel meilleur buteur de Bundesliga est également redoutable sur coup de pied arrêtés. C’est lui qui tire les penaltys en sélection et en club, où les fins tireurs ne manquent pourtant pas (Coutinho, Alaba…). Il aime également se charger des coups francs directs, situés à proximité de la surface de réparation adverse, où il adopte la technique de la « feuille morte ». 

Un ensemble de capacités qui font sans doute du Polonais le numéro 9 le plus complet à l’heure actuelle, alors que seul Karim Benzema, qui réalise lui aussi un très bon début de saison avec le Real Madrid, semble pouvoir remettre en cause cette hiérarchie. 

Pourtant, la star du Bayern semble souffrir d’un certain manque de reconnaissance, plusieurs observateurs pointant du doigt le niveau de la Bundesliga, qu’ils considèrent plus faible que celui des autres championnats européens. D’autres estiment également que le joueur s’efface lors des grands matchs de Ligue des Champions, lui reprochant de ne pas être suffisamment décisif à compter des demi-finales de la compétition.

Parti pour une saison historique ?

Alors qu’il totalise déjà 11 réalisations en Bundesliga après seulement 7 journées, Robert Lewandowski semble bien parti pour décrocher une nouvelle fois le titre de meilleur buteur du championnat, une récompense qu’il a déjà remportée à 4 reprises dans sa carrière, et dont il est d’ailleurs le double tenant du titre. Mais les ambitions de l’ancien joueur du Borussia Dortmund ne s’arrêtent pas là, puisqu’il pourrait en effet battre quelques records supplémentaires cette saison.

En effet, et à condition qu’il continue sur ce rythme impressionnant, Lewandowski pourrait se rapprocher du record du nombre de buts inscrits sur une saison de Bundesliga, détenu jusque-là par Gerd Müller (40 buts).

Il ne devrait également pas avoir trop de mal à se hisser sur le podium des meilleurs buteurs de l’histoire du championnat allemand, puisqu’il n’est actuellement qu’à sept buts du troisième, qui n’est autre que Jupp Heynckes, légendaire entraîneur du Bayern, qui a d’ailleurs eu pendant une saison le Polonais sous ses ordres.

Une chasse aux records qu’il ne pourra mener seul, lui qui aura plus que jamais besoin de l’aide de ses coéquipiers. Si l’arrivée de Coutinho en provenance de Barcelone est une bonne nouvelle pour lui, quand on connaît les qualités de passeur du milieu offensif brésilien, Lewandowski devra toutefois composer avec la soif de buts d’autres joueurs comme Serge Gnabry, dont le quadruplé inscrit face à Tottenham semble avoir donné des ailes. Les talents de dribbleur de Kingsley Coman seront également bienvenus, même si les deux joueurs sont toujours en quête de complémentarité sur le terrain, et doivent encore beaucoup progresser dans leurs capacités respectives à se trouver.

Un autre facteur pas anodin à prendre en compte est le repositionnement de plus en plus régulier de Joshua Kimmich au milieu de terrain, un poste où il est moins en mesure d’exercer ses fonctions de passeur décisif en série, comme ce fut le cas la saison passée, lorsqu’il évoluait au poste de latéral droit. Une fonction que peine à remplir Benjamin Pavard lorsqu’il évolue à ce poste, la faute à une moins bonne contribution offensive.

 

Globalement, tous les voyants semblent au vert pour que Robert Lewandowski réalise une saison mémorable sur le plan individuel, mais il ne faudra toutefois pas que cette quête pénalise le Bayern Munich, qui espère bien mener la lutte sur tous les tableaux jusqu’à la fin de la saison.

Paul Stefani

Robert Lewandowski : départ canon

Le renouveau de Wolfsburg

Après plusieurs saisons à lutter pour le maintien, le Vfl Wolfsburg a retrouvé les joies de la coupe d’Europe cette saison, et se positionne comme une équipe dangereuse en Bundesliga. Analyse du renouveau des Loups. 

On se souvient de la saison 2017/2018 cauchemardesque pour le Vfl Wolfsburg. Cette année là, les Loups terminent 16e de Bundesliga, et disputent donc un barrage pour aller chercher leur éventuel maintien en première division. Un maintien qu’ils obtiendront après leur victoire contre le Holstein Kiel, après une victoire 4-1 au cumul des deux matchs. Après cela, le club a entamé un renouveau, qui est passé par un mercato ciblé vers les faiblesses du groupe, pour aller chercher de nouveau des places qualificatives en Europe.

Des arrivées qui ont fait du bien

Pour démarrer du bon pied la saison dernière, les Loups devaient recruter. Ce fut chose faite, avec deux arrivées offensives : Daniel Ginczek, arrivé en provenance de Stuttgart contre 14 millions, et Wout Weghorst, arrivé de l’AZ Alkmaar pour 10M. Dans l’arrière-garde, Tisserand a rejoint le navire en provenance de Ingosltadt, et Jérôme Roussillon a signé de Montpellier. Des transferts “modestes”, mais intelligents. Les Loups se sont en effet renforcés dans des secteurs de jeu qui leur faisaient défaut la saison précédente, ce qui leur a permis d’accrocher une belle sixième place en Bundesliga, avec 55 points au compteur. 17 buts en 34 rencontres pour Wout Weghorst, qui a été tout bonnement incroyable sur le front de l’attaque des Loups, tandis que Ginczek en a marqué 6 en 24 matchs disputés en championnat. 

Les arrivées de Roussillon et Tisserand ont également permis à Wolfsburg de se stabiliser sur le plan défensif. 50 buts encaissés dans toute la saison, pour 62 marqués, tel est le bilan de cette équipe lors de la saison dernière.

Une saison au sommet ?

Cette saison, Wolfsbourg a fait sobre concernant leurs arrivées. Seulement 2 transferts majeurs : Kévin Mbabu, qui a signé en provenance des Young Boys de Berne pour 10 millions, et Xaver Schlager, milieu de terrain du Red Bull Salzbourg, arrivé contre un chèque de 15 millions. Dans leur arrière-garde, Jeffrey Bruma est de retour de son prêt à Schalke, et retrouve donc son poste de titulaire en défense centrale. Les cadres comme Josuha Guilavogui, capitaine, ou encore Ignacio Camacho, Maximilian Arnold et autres ont été conservés, formant un groupe très homogène. 

Depuis le début de saison, Wolfsburg a marqué 9 fois en 6 rencontres de championnat, pour 4 buts encaissés, soit la meilleure défense de Bundesliga. Wout Weghorst a déjà trouvé le chemin des filets à trois reprises, et a par conséquent marqué d’ores et déjà un tiers des buts de son équipe. Le prometteur Brekalo en a marqué 2 autres. 

Tactiquement, l’équipe coachée par Oliver Glasner est très bien rodée. Efficaces en contre-attaque, les Loups évoluent souvent en 3-4-2-1, avec des joueurs efficaces dans les transitions rapides. Aimant frapper de loin, les joueurs de Wolfsburg vont souvent aller chercher des opportunités dans ce domaine. Défensivement, le bloc est très en place, et coulisse très bien. Les deux pistons font les efforts défensifs et offensifs, ce qui permet à l’équipe de toujours se retrouver en surnombre, qu’il soit offensif ou défensif.

La compo de Wolfsbourg

Wolfsburg est donc une équipe à surveiller dans cette Bundesliga 2019/2020. Enfin de retour sur la scène européenne, les Loups comptent bien y rester le plus longtemps possible. En cas de succès cet après-midi face à l’Union Berlin, ils pourraient s’emparer du trône de Bundesliga, mais cela dépendra aussi du résultat de Gladbach sur sa pelouse face à Augsbourg. 

Hugo Kucharski

Le renouveau de Wolfsburg