Avec une étiquette de « petit poucet » assumée, le TMB recevait ce samedi en 8e de finale de Coupe de France un pensionnaire de l’élite, Villeneuve d’Ascq, cador habitué aux joutes européennes mais en souffrance cette saison. Aussi ce déplacement s’apparentait à une occasion de reprendre de la confiance pour les Nordistes.
Sur le papier, il n’y avait pas photo. Plus grandes, en particulier à l’intérieur, plus expérimentées (28 ans de moyenne d’âge contre 23,6 !), emmenées par une Christelle Diallo qui fait figure de référence à son poste, les « guerrières » (surnom des joueuses de l’ESBVA) entament la rencontre avec le statut de favorites et comptent 5 points d’avance après 3 petites minutes de jeu.
Mais les filles du TMB, sans complexe et avec détermination, reviennent vite dans la partie et déroulent, infligeant un énorme 15-2 en 4’10 à leurs adversaires, sur un enchainement d’exploits et de combats gagnés grâce à un collectif bien huilé et solidaire. Dans un dépassement de fonction permanent, Marine Mulumba terminera la rencontre meilleure marqueuse toulousaine (14 points, dont plusieurs inscrits sous le panier) et Margot de Freitas cumulera 8 rebonds (3 de plus que sa moyenne).
Euphoriques, les Toulousaines remportent le premier quart-temps 22-15. Le résultat comme la manière sont un peu inespérés à ce stade, sans faire offense au talent d’une équipe qui vise la montée et est habituée à bien figurer en Coupe de France. Mais les Nordistes ont des atouts à faire valoir, et veulent limiter les dégâts avant le retour aux vestiaires. Le second quart-temps ressemble à un combat de boxe, où chaque équipe rend coup pour coup, tant physiquement qu’au compteur. L’écart ne change presque pas, Toulouse répondant par une adresse presque parfaite aux lancers-francs à la domination lilloise dans la raquette.
Comme attendu, c’est une équipe de l’ESBVA remobilisée qui sort des vestiaires après la mi-temps. Implacable, Hampton enfile les paniers (21 points au total, meilleure marqueuse du match) et remet son équipe en tête au bout de quelques minutes. Toulouse survit en contre mais, malgré un écart qui se stabilise autour de -3, les chances d’assister à un retournement de situation semblent s’amenuiser de possession en possession. Xavier Nogueira, qui voyait en ce match « un bonus », lance déjà des jeunes pousses du centre de formation. Pas par fatalisme, mais pour leur faire goûter le haut niveau.
A l’entame de la dernière période, la crispation enveloppe le Petit Palais des Sports, qui s’égosille pour relancer les Roses en noir. Toulouse n’abdique pas, marque, mais Villeneuve résiste, les minutes s’égrènent, et puis… A 4 minutes du terme, au bout d’une possession sans trouver d’espace, Lucie Carlier, en échec une minute plus tôt, plante, depuis la ligne de touche, un tir primé magistral. Le bruit du ballon dans le filet claque comme un coup de tonnerre, la salle se lève comme un seul homme. Le TMB mène d’un point, et le vent a tourné. C’est désormais une déferlante qui s’abat sur les Blanches et Rouges, soudainement dépassées à l’intérieur. Deux lay-up consécutifs de Noémie Brochant puis de Margot de Freitas viennent porter l’avance des locales à 5 points.
La frénésie s’empare de Toulouse. Il n’y avait qu’à voir la rage de Marine Mulumba, assise après y être allé de son lay-up, pour comprendre la force qui habitait le TMB. L’enchainement des temps-morts ne cassait pas l’élan toulousain. Il fallait toutefois retrouver de la lucidité pour ne pas être victime d’un coup tactique, avec moins d’une minute à jouer et un écart loin d’être définitif. Dans les dernières secondes, Lucie Carlier et Keisha Hampton s’expliquèrent encore à coup de paniers à 3 points, mais ce fut bien Marine Mulumba, sur un dernier lancer franc, qui scella le succès toulousain (71-67). Un exploit majuscule, dignement fêté, avant un dernier match de championnat en 2019, mercredi à Reims.
Xavier Regnier
Samedi 7 décembre, au petit Palais des sports, le Toulouse Métropole Basket a battu le Pôle France, 86 à 66. Actuellement 2ème du championnat, cette victoire leur permet de consolider leur place sur le podium.
Avec un bilan du TMB de 5 victoires et 1 défaite depuis le début du championnat contre 1 victoire et 5 défaites pour le Pôle France, les joueuses toulousaines étaient largement favorites avant le début de la rencontre.
Cependant, le TMB a rencontré un début de match assez confus. Les joueuses du Pôle France attaquent la rencontre avec beaucoup d’agressivité offensive. Mais les joueuses du TMB répondent très rapidement en obtenant, dès la sixième minute, deux fautes provoqués par Marine Mulumba (3/4 au lancer-francs), suivies par un shoot à deux points de la capitaine Isabelle Strunc.
La fin du premier quart-temps est serrée, 21 -18 pour le TMB.
Dès le début du second quart-temps, le TMB prend l’avantage et creuse l’écart, 33 à 19 pour les toulousaines. Un avantage pris grâce au jeu offensif de Mandy Coleman dans la raquette et l’adresse de Margot de Freitas, à deux elles ont marqué plus de la moitié des points du TMB à la 15ème minute.
Accompagnée par une bonne défense collective, le Pôle France ne marque que 5 points dans les 6 premières minutes du deuxième quart-temps, le TMB termine la première mi temps avec 48 points contre 29 pour le Pôle France.
Le troisième et quatrième quart-temps sont le spectacle d’un bon jeu collectif offensif. Sarah Halejian, Lucie Carlier, Noémie Brochant marquent à leur tour, toujours accompagnées des points de Mandy Coleman et Margot de Freitas.
De plus, à la fin du match les jeunes joueuses toulousaines Maroussia Droguet, déjà rentrée à la fin de la première mi-temps et Diankéba Guirassy, rentrée au troisième quart-temps, ont même la possibilité de jouer en même temps sur le parquet. Le TMB, à 5 minutes de la fin du match, domine et mène 83 à 53.
Cependant à la fin de match, les joueuses du Pôle France accélèrent le jeu et tirent rapidement, face à des toulousaines qui baissent défensivement. On termine donc sur un score de 86 à 66. Le TMB se prive d’une victoire de 30 points d’écart.
La capitaine Isabelle Strunc est sortie au milieu du deuxième quart-temps en boitant. Malgré sa présence à l’échauffement à la mi temps, elle n’a pas fait son retour sur le parquet.
Prochain match des toulousaines, le 18 décembre à Reims, une victoire est obligatoire pour rester coller aux joueuses d’Aulnoye, invaincues.
Hanna Aarim
Dans un duel qui s’annonçait déséquilibré sur le papier, le TFH, plus que jamais co-leader de la poule, s’est imposé (20-29) dans le gymnase de son voisin Tournefeuille, qui compte désormais 5 défaites et un match nul en 6 journées.
Il y a d’abord le lieu, vaste, blanc, neuf, sculptural. Le gymnase des Quefets, avec ses oriflammes à l’entrée, est un superbe outil pour le développement du sport à Tournefeuille. Ici, une vraie tribune, flanquée d’une loge « VIP » et munie d’une balustrade en verre trempé, surplombe le terrain, où les joueuses sont mises en valeur par un éclairage puissant, clair, offrant aux spectateurs une vue imprenable sur le match. Un immense rideau, d’un gris neutre, masque le mur d’escalade, rapportant toute l’attention sur le rectangle bleu.
Supporters de Tournefeuille et de Toulouse s’y mélangent, et encouragent leurs équipes tour à tour, dans une ambiance bon enfant. Sur le terrain, sans se faire de politesses, l’intensité d’un derby ne se perçoit pas immédiatement. Malgré une première banderille plantée par la capitaine du TFH, Julie Legatindji, le score stagne à 2-1 en faveur des locales pendant de longues minutes. A la neuvième, l’attaque rose se met enfin en ordre de marche, et plante six buts consécutifs sans que Tournefeuille ne puisse réagir.
Toujours aussi tueur dans les remontées de balle rapides, le co-leader semble se détacher. Mais le rythme retombe et les filles de Tournefeuille, accrocheuses, percent la muraille toulousaine pour revenir dans le match, pendant que la gardienne Julienne Kamtchueng multiplie les parades (15 sur l’ensemble du match). A la mi-temps, les toulousaines mènent 11 à 8, mais sont lucides sur leur prestation. Dans une grimace, Marion Theys, qui se remet d’une opération au pouce, confie ne pas voir un bon match, entre imprécisions et indiscipline.
Dans une seconde période où les attaques se font plus réalistes, il devient clair que les équipes ne sont pas venues avec les mêmes intentions. Supérieures techniquement, les toulousaines voulaient consolider leur classement et affirmer leur hégémonie sur la métropole. « Bien sûr que c’est un derby » s’exclame Philippe Bernard, président du TFH. Les six exclusions temporaires de ses joueuses confirment que, sans dépasser les limites dans l’engagement, les roses visaient une victoire à tout prix. Et c’est là l’essentiel à retenir. « Inconsciemment, on pense que ça va être facile » d’affronter un mal-classé, explique la coach Daniel Petkovic, qui promet de corriger le tir pour la réception au sommet de Cannes, dans deux semaines.
L’entraîneur du THB, Thomas Villaret, retient lui l’état d’esprit affiché par son équipe. « On a répondu présent dans le combat, […] on a fait trembler par moment le co-leader », mais Tournefeuille n’est pas venu en mode derby. « Dans la programmation de notre saison, c’est un match qui nous permet surtout de travailler contre ce qui se fait de mieux » souffle-t-il. Et notamment l’efficacité offensive, puisque Tournefeuille tourne à moins de 50% de réussite.
Un derby « sur le papier » donc mais au final très calme, entre deux équipes aux objectifs opposés, et avec beaucoup de respect. « On leur souhaite bonne chance pour la suite de la saison, elles vont forcément finir par prendre des points » conclut, dans un sourire, Philippe Bernard.
Xavier Regnier