Greg

Le rugby, une mondialisation en trompe l’œil

L’arrivée de la coupe du monde dans un nouveau continent révèle d’un choix logistique de la part de la World Rugby. Dans son billet, Grégory Dyson donne son avis sur cette tentative de mondialisation du rugby.

Depuis ce week-end, la coupe du monde de rugby bat son plein au pays du soleil levant. Pour la première fois de son histoire, la compétition se déroule dans un pays asiatique. L’objectif : développer le rugby dans un continent aux potentiels sportifs, démographiques et économiques démesurés.

Seules 20 équipes participent à la coupe du monde au Japon. Les 12 meilleures nations de l’édition dernière sont automatiquement qualifiées. Les 8 autres places restantes sont partagées entre les autres nations de la planète rugby. Tous les quatre ans, ce sont les mêmes nations qui se disputent le trophée William Webb Ellis.

Avec 114 000 licenciés, la Chine entre cette année dans le Top 10 mondial. Soit plus que certaines nations traditionnelles, comme le Pays de Galles (108 000) ou l’Irlande (94 000). Pourtant, l’Empire du milieu est loin de participer à la coupe du monde de rugby.

Même avec l’apparition du rugby à sept aux Jeux olympiques et l’essor du rugby féminin, le rugby semble distant de ses cousins : football, basket, handball, etc. Il existe seulement 105 fédérations nationales membres de la World Rugby, bien moins que d’autres sports collectifs

À quand un champion du monde autre que la Nouvelle-Zélande, l’Australie, l’Afrique du Sud ou l’Angleterre ?

Grégory Scott-Dyson

Le rugby, une mondialisation en trompe l’œil

Argentine : « Mi-figue, mi-raisin »

Avant chaque rencontre de l’équipe de France en coupe de monde, La Feuille de Match passe en revue son prochain adversaire. Pour la première journée, la France rencontre l’Argentine, dans ce qui s’annonce comme le « clash » de la poule C, dite de la « mort ». 

La coupe du monde : haut-lieu d’exploits argentins

Présent à chacune des éditions de la coupe de monde depuis 1987, l’Argentine a marqué la planète rugby de son empreinte en 2007, lorsqu’elle a renversé par deux fois l’équipe de France de Bernard Laporte. 

Une première fois lors du match d’ouverture (12-17) et une seconde fois, pour remuer le couteau dans la plaie, lors du match de la troisième place (10-34). Pour « leur » coupe du monde, les Bleus avaient été victime de la fameuse « grinta » argentine. Plus récemment, les basketteurs français ont subi cette même pugnacité si caractéristique des Argentins. Les Bleus et les autres équipes de poule C sont prévenus.

Depuis l’ère professionnelle, l’Argentine n’a manqué qu’une seule fois les portes des phases finales de la compétition. C’était en 2003 lorsqu’ils avaient échoué d’un petit point face à l’Irlande (15-16) en phase de poule. En 1999 puis en 2011, les Argentins se font éliminer dès les quarts de finale.

C’est lors des éditions 2007 et 2015 que l’Argentine crève l’écran en terminant ces deux éditions de coupe du monde, respectivement à la troisième et quatrième place. A chaque fois, les « Pumas » pratiquaient un rugby alléchant, avec une ligne de trois-quarts joueuse combinée à une mêlée féroce et intrépide.

Les « Pumas » soufflent le chaud et le froid

Avant le « huitième de finale » de samedi, les Pumas restent sur une série de neuf défaites d’affilée. Le dernier succès remonte à un an jour pour jour, lorsque les Argentins avaient surpris les Australiens chez eux en Rugby Championship (19-23). Depuis, les « Pumas » enchaînent défaite sur défaite, dont une en tournée d’automne face à la France au stade Pierre Mauroy de Villeneuve d’Ascq (28-13).

Malgré quatre échecs en autant de rencontre en 2019, l’Argentine réussit tout de même à résister face à la Nouvelle-Zélande (16-20) et l’Australie (10-16) en Rugby Championship, avant de jouer des tours à l’Afrique du Sud (24-18) en match de préparation de la coupe du monde.

Enlisée dans une onzième place peu reluisante au classement World Rugby, derrière le Japon, les Fidji et la France (huitième), l’Argentine subit une post-coupe du monde 2015 catastrophique. Sous la houlette de l’ancien sélectionneur Daniel Hourcade, l’Argentine a enregistré seulement 8 succès en 37 rencontres entre 2016 et 2018. 

Exit Daniel Hourcade, désormais l’ancien talonneur et capitaine des Pumas, Mario Ledesma dirige la sélection. Ancien entraîneur de la franchise argentine des Jaguares, le bourreau des Bleus en 2007 développe un système de jeu plus simple, à l’image de sa carrière de joueur, entièrement tourné autour du combat et du défi physique.

Sur les 31 joueurs sélectionnés, 26 jouent avec les Jaguares, une équipe exclusivement composée de rugbymen argentins. Une sorte d’antichambre et laboratoire de la sélection sud-américaine pour évoluer au plus haut niveau. 

En vue de la coupe du monde, la direction argentine a décidé d’inclure des joueurs expatriés, comme avec les deux ouvreurs Nicolas Sanchez (Stade Français) et Benjamin Urdapilleta (Castres Olympique) ou le pilier Juan Figallo (Saracens). A l’issue de la coupe du monde, le troisième-ligne Pablo Matera rejoindra Nicolas Sanchez au Stade Français. En revanche Mario Ledesma a décidé de se passer de trois cadres évoluant en Top 14 : Juan Imhofff (Racing), Santiago Cordero (Bordeaux-Bègles) et Facundo Isa (Toulon).

Capitaine de la sélection depuis l’intronisation de Marion Ledesma à la tête des Puamas, Pablo Matera est un des seuls joueurs argentins qualifiés comme étant un joueur de grande classe internationale. Depuis 2013, il fait partie des valeurs sûres de l’équipe d’Argentine. Habile, mobile et téméraire, Pablo Matera peut être considéré comme le digne héritier de Juan Martin Fernandez Lobbe. A 26 ans, « El Capitan » a été élu meilleur joueur de la finale de Super Rugby avec les Jaguares.

Dans la liste des sélectionnés, Mario Ledesma a fait confiance à deux demis d’ouverture habitués aux joutes du Top 14 : Nicolas Sanchez et Benjamin Urdapilleta. Pour le premier, il portera la responsabilité de l’attaque argentine, du haut de ses 77 sélections. En cas de méforme, le Castrais Benjamin Urdapilleta pourra prendre la relève. Après seulement quarante minutes de jeu en deux matchs face à l’Afrique du Sud, le protégé de Christophe Urios fait figure de surprise dans la liste des sélectionnés.

Ce samedi, l’équipe de France va de nouveau croiser le fer de l’inoxydable Juan Manuel Leguizamon. En 2007, le troisième-ligne avait écœuré l’équipe par deux fois avec ces qualités de plaqueur/gratteur. A 36 ans et 85 sélections, il est de loin le joueur le plus expérimenté du groupe argentin. En coupe du monde, les Pumas tournent à 64 % de moyenne de victoire lorsque Juan Manuel Leguizamon se trouve sur le terrain. Adjoint de Bernard Laporte en 2007, Jacques Brunel est prévenu.

Au total, la sélection argentine cumule pas moins de 1120 sélections, soit l’équivalent de 36,1 sélections par joueurs, pour une moyenne d’âge de 26,7 ans. Un groupe, qui malgré les apparences, reste relativement jeune.

Que vaut l'Argentine ?

Traditionnellement reconnue comme une nation robuste en mêlée, l’Argentine ne possède plus une des meilleures mêlées sur la scène internationale depuis quatre ans. Souvent pénalisée, la mêlée argentine est devenue le talon d’Achille de l’équipe. Néanmoins, les Pumas peuvent s’en remettre à leur légendaire « flair », bien aidé par une ligne de trois-quarts joueuse et des troisièmes lignes mobiles.

Dès la première journée de la poule C, les Argentins devront affronter l’équipe de France. Une rencontre qui a tout d’un « huitième de finale » entre les deux équipes les plus imprévisibles de la planète rugby. Dans son guide pour la coupe du monde, le quotidien l’Equipe accorde une étoile à l’Argentine dans la quête du trophée William Webb Ellis, au même titre que la France, l’Ecosse et les Fidji. Placée dans le « groupe de la mort », l’Argentine semble favorite pour décrocher la deuxième place du groupe, qualificatif pour les quarts de finale, juste après l’archi-favorite équipe d’Angleterre.

A l’inverse de l’équipe de France, les Pumas bénéficient d’un groupe expérimenté. Avec 26 joueurs de la franchise des Jaguares, les argentins évoluent ensemble depuis un certain nombre de saisons. Néanmoins, les Sud-américains manquent de profondeur de banc à certains postes : deuxième ligne et demi de mêlée en tête. De plus, l’équipe possède peu de joueurs de grande classe internationale, à l’instar d’Agustin Creevy ou de Pablo Matera, si indispensables en coupe du monde.

Dépeint comme une équipe versatile, l’Argentine reste tout de même un candidat sérieux. Durant quatre ans, les Pumas ont soufflé le meilleur comme le pire, mais en période de coupe du monde ils peuvent se sublimer. La sélection argentine détient le statut de Petit Poucet parmi les nations de l’Hémisphère Sud. 

Pour tirer les avantages et les inconvénients de cette équipe argentine, deux éléments interpellent. La première sur l’homogénéité de l’effectif. La seconde, sur la méforme de la sélection argentine, qui se trouve un plein doute après une avalanche de défaites. Depuis la victoire face à l’Australie en septembre 2018, l’Argentine n’a plus dépassé la barre des 20 points inscrits en rencontre internationale. Toutefois, l’Argentine possède d’énormes qualités non encore exploitées.

En effet, l’Argentine détient plusieurs qualités intrinsèques : courage et pugnacité, rapidité et puissance, force et technique. Si les Argentins parviennent à développer leurs qualités, gare aux autres nations qui pourraient se faire surprendre, à commencer par la France. Dans un cas plus probable, la deuxième place de la poule C semble abordable avec une potentielle élimination en quart de finale, contre l’Australie ou le Pays de Galles.

Le calendrier

  • Argentine/France : samedi 21 septembre à 9h15 à Tokyo
  • Argentine/Tonga : samedi 28 septembre à 6h45 à Higashiosaka
  • Argentine/Angleterre : samedi 5 octobre à 10h à Tokyo
  • Argentine/Etats-Unis : mercredi 9 octobre à 6h45 à Kumagaya

Le saviez-vous :

En 1965, une bévue d’un journaliste Sud-africain a donné le nom de la sélection argentine de rugby, surnommée les Pumas. Vous noterez que sur le blason de l’équipe se trouve un jaguar, et non un puma.

Greg Scott-Dyson

Argentine : « Mi-figue, mi-raisin »

Thomas Dubois : “jouer avec plus de passion”

Colomiers a débuté sa nouvelle saison par une victoire à l’extérieur contre l’ancien pensionnaire de Top 14, Grenoble (23 à 20). Sur le chemin du stade des Alpes, le pilier columérin Thomas Dubois s’est livré pour la Feuille de Match sur : la Pro D2, l’esprit de son club, sa saison…

Thomas Dubois, pilier de l’USC. 

Malgré huit heures de trajet aujourd'hui, vous devez être impatients d'entamer une nouvelle saison, après celle de l'année dernière ?

Ils nous tarde ! Les matches amicaux nous ont rassurés sur le contenu et l’état d’esprit mais on a hâte de voir en compétition, et face à une équipe de top 14, si nous arrivons à rendre une copie rassurante, voire encourageante.

Quelles sont vos ambitions pour cette année ?

 Faire mieux que l’an dernier, se sauver le plus tôt possible pour ne pas revivre le stress de l’année passée.

Quels sont les ingrédients pour y parvenir ? Vous parliez de plus de passion dans une interview donnée pour France Télévisions.

Vous venez de le dire, jouer avec plus de passion ça serait déjà pas mal, avoir du plaisir à jouer ensemble et pour Colomiers et le reste c’est entre les mains des coachs.

Finir dans la première partie du championnat, est-ce réalisable ?

Franchement je ne sais pas. Le championnat est tellement bizarre, mais plus tôt on va se maintenir, plus tôt on pourra changer d’objectif.

Que vont apporter les nouvelles recrues au sein de l'effectif ?

 A voir sur la saison mais elle se sont très bien intégrés à l’effectif et au projet de jeu.

Et vous, personnellement, qu'est-ce que vous attendez de cette saison ? Jouer plus régulièrement, apporter votre pierre à l'édifice, marquer des essais ou taper les transformations.... (Dans les catégories jeunes, Thomas Dubois avait la responsabilité de « buter ». Un fait rare pour un pilier).

Plus de sérénité, jouer avec du plaisir, il en a beaucoup manqué la saison dernière, apporter mon expérience à cet effectif rajeuni et si les buteurs sont en manque de réussite, prendre les pénalités (rire).

Vous en êtes à votre huitième saison avec le club. Qu'est-ce que ça fait de devenir un cadre du groupe ?

Cela fait bizarre, mais je me considère plus comme ancien que comme cadre, à voir durant la saison si je me sens cadre maintenant que certains sont partis.

Qu'est-ce que ça fait de rempiler une saison de plus avec son club formateur ?

 Une confiance mutuelle c’est toujours agréable.

Seulement 10 kilomètres séparent Michel Bendichou d’Ernest-Wallon. Comment se passe la collaboration avec le grand Stade Toulousain ? Rival ou allié ?

Je dirais qu’en équipes jeunes, c’est plus une rivalité. Il y a quelque chose de particulier dans ce « derby », quand on le joue ou quand on le regarde. Maintenant à notre niveau, il faut se rendre à l’évidence, entre une équipe vainqueure du top 14 et une qui jouait le maintien en pro D2, il n’y a pas match. Disons qu’on est cousin ! (rire)

A réécouter (sans modération)

Au mois d’avril dernier, Thomas Dubois avait déjà été interviewé par les chroniqueurs de l’émission Rugby. Durant l’émission, le pilier est revenu sur son parcours, le championnat de Pro D2 et son club de toujours, l’US Colomiers.

Une interview réalisée par Gregory Scott Dyson

Thomas Dubois : “jouer avec plus de passion”

US Colomiers : des hauts et des bas

Depuis son retour en Pro D2 en 2012, Colomiers enchaîne les saisons entre lutte pour le maintien et bataille pour les places qualificatives à la montée en Top 14. Après une année au bord de la relégation, le club de la Colombe entame une nouvelle saison sous de meilleurs auspices.

La saison dernière, l’US Colomiers s’est maintenu lors de l’avant-dernière journée face à Soyaux-Angoulême. Après une saison éprouvante mentalement et physiquement, le club Columérin souhaite repartir de l’avant pour la saison 2019/2020.

Les plaies de la saison dernière

Les mésaventures de l’année passée peuvent permettre au club de rebondir vers de nouveaux horizons. Avec une treizième place peu reluisante l’année dernière, Colomiers peut en tirer des leçons pour ne pas renouveler les mêmes erreurs.

En ce début de saison, Colomiers tentera de conserver la dynamique de la fin de saison dernière, lorsqu’ils avaient fini 6e de la phase retour du championnat. Quant au budget, le club apporte une légère revalorisation, passant de 7 à 7,50 M euros, pour ainsi devenir le huitième budget de la Pro D2.

Du côté sportif, le club a renforcé son staff avec l’arrivée d’un intervenant mêlée, du nom de Gurtho Steenkamp, ancien joueur du Stade Toulousain et champion du monde en 2007. Pour compléter le staff, Fabrice Culinat (demis de mêlée) et David Skrela (jeu au pied) continuent d’intervenir au sein du club. Les deux intervenants combinent presque vingt ans d’histoire Columérine. C’est à travers ces quelques grands anciens que le club de Colomiers continue à véhiculer sa culture.

En ce qui concerne les entraîneurs, les dirigeants de Colomiers maintiennent leur confiance au duo Julien Sarraute (entraineur principal et des arrières) et Fabien Berneau (entraineur adjoint et des avants). Au club depuis le 18 février 2019, le binôme a permis d’accrocher le maintien dans la seconde division professionnelle à la faveur d’une « remontada » surprenante. Le choix de la continuité s’imposant donc de lui-même. 

La saison dernière, sur les 15 rencontres au stade Michel Bendichou, Colomiers en avait remporté 12, contre seulement trois défaites face aux candidats à la montée en Top 14 : Nevers, Bayonne et Oyonnax. Un motif de satisfaction quant à la saison à venir.

Revue d’effectif

Cette saison, Colomiers devra faire sans certains des joueurs emblématiques du club, partis à la retraite l’année dernière. Ils sont quatre dans ce cas-là : Romain Mémain, Fabrice Catala, Damien Neveu et Sébastien Inigo.

Pendant l’intersaison, le club en a profité pour « cibler quelques recrutements ». Malgré le départ de 15 joueurs, dont les talentueux Jaminet, Bordenave et l’ancien de la maison Cazenave, Colomiers a recruté pas moins de 9 joueurs : Martin Carré (ailier), le George Earle (2e ligne), Edoardo Gori (demi de mêlée), Jules Soulan (ouvreur), Fabien Perrin (centre), Josua Vici (ailier), Gilen Queheille (demi de mêlée), Manukula (seconde ligne), Laforgue (Saint-Jean-d’Angely) et le joker coupe du monde Davit Gigauri (deuxième-ligne).

L’encadrement sportif a voulu séparer le recrutement en trois axes : jeunes espoirs, revanchards issus de la Fédérale, et enfin joueurs d’expériences. Pour le dernier point, Colomiers a fait appel au seconde ligne sud-africain de Cardiff Blues, George Earle (32 ans), de l’ailier fidjien Josua Vici (25 ans) puis du demi de mêlée Eduardo Gori (29 ans). L’ancien titulaire de la Squadra Azzurra peut s’apparenter comme étant la recrue phare de l’été. Du haut des ses 69 sélections et de ses deux participations en coupe du monde (2011 et 2015), il cherchait à relancer sa carrière du coté de Michel Bendichou après sa mise à l’écart de l’équipe d’Italie. Eduardo Gori a été recommandé à l’encadrement columérin par un certain… Jacques Brunel, ancien entraîneur du club et sélectionneur du XV d’Italie.

Arrivées: 

George Earle (Cardiff), Davit Gigauri (CSM Bucarest), Alexandre Manukula (Prêté par Toulouse), Edoardi Gori (Trévise), Gilen Queheille (Lavaur), Jules Soulan (Dijon), Fabien Perrin (Bourg-en-bresse), Josua Vici (Houston), Maxime Laforgue (Union Cognac-Saint-Jean)

Départs: 

Adrien Bordenave (Oyonnax), Otar Turashvili (Pamiers), Jonny Fa’amatuainu (Pas conservé), Romain Mémain (Retraite), Sione Timani (La Seyne), Marlus Antonescu (Bourg-en-bresse), Sébastien Inigo (Retraite), Damien Neveu (Retraite), Joris Cazenave (Nevers), Brandon Fajardo (Bayonne), Chris Tuatara-Morrisson (Wests Scarborough), Fabrice Catala (Retraite), Yoram Moefana (Bordeaux), Randall Kamea (Pas conservé), Iban Etcheverry (Angoulême), Venione Voretamaya (Narbonne), Kylian Jaminet (Nevers)

À la suite de ce recrutement estival, le groupe columérin contient plus que 35 joueurs dans son effectif, dont 30 contrats professionnels et 5 contrats espoir. Un groupe qui se présente avec un effectif plutôt stable dans son ensemble, même si le duo d’entraîneurs a misé sur un effectif plus restreint comparé aux années précédentes.

Autour de l’équipe se trouve l’emblématique capitaine de Colomiers, le troisième ligne Aurélien Béco (33 ans). Pour sa dernière saison au club, il aura la lourde tâche d’assurer la transmission d’un nouveau cycle. Le néo retraité pourra compter sur quelques anciens du club pour l’épauler dans sa mission : Romain Bézian (31 ans), Damien Weber (33 ans) ou encore Thomas Dubois (30 ans).

Dans ses rangs, Colomiers compte un mondialiste, en la personne du Namibien Johan Deysel (27 ans). Recruté en 2018 au Natal Sharks en tant que joker médical du centre Grégoire Maurino, il a depuis rempilé au club pour une saison supplémentaire. La saison dernière, il a disputé pas moins de 17 matchs de Pro D2 et s’affiche désormais comme la figure de proue de l’attaque columérine. Lors de la coupe du monde 2015, il avait participé à trois rencontres : Tonga, Argentine et Nouvelle-Zélande. Contre les All-Blacks, il avait notamment inscrit un essai étourdissant, après avoir battu trois défenseurs. 

Pépinière de talents, le club de la banlieue de Toulouse profite de son centre de formation pour former les joueurs de demain. Dans l’effectif professionnel, nombreux sont ceux à avoir été formés au club : Clément Lagain, Grégoire Maurino, Thomas Dubois… Dans un championnat aussi exigeant que la Pro D2, rares sont les clubs possédants autant de joueurs formés au club. 

Par ailleurs, la saison dernière a été particulièrement fructueuse pour les sections jeunes du club. Les Espoirs ont réussi à se qualifier pour les demi-finales du championnat de France.  Puis, les juniors Crabos du club sont devenus champions de France. Ces réussites montrent à quel point le club de Haute-Garonne attache de l’importance à son centre de formation. Ce pourquoi le club a inclus de nombreux espoirs dans l’effectif de cette saison : Léopold Dupas, Alexandre Ricard, Wael Ponpon…

Nouvelle saison, nouveau départ

Le club à la colombe démarre sa saison tambour battant, avec des déplacements d’entrée chez les deux relégués du Top 14, Grenoble et Perpignan, en plus d’Oyonnax, soit trois équipes candidates à la montée finale. Entre-temps, ils recevront Mont-de-Marsan, habitué des phases finales, et Soyaux-Angoulême. Après cette période délicate en début de saison, le club pourra en tirer les premières conclusions. Un bon test pour juger l’US Colomiers version 2019/2020. 

Pour ne pas reproduire les mêmes erreurs que l’année précédente, le club a décidé de reprendre la saison plus tôt qu’auparavant. Pour préparer au mieux la saison 2019/2020, les joueurs ont eu le droit à deux stages de préparation : la première d’une semaine à Saint Lary (stage de cohésion) et la seconde à Saint-Affrique pendant le challenge Vaquelin. C’est à cette occasion que les Columérins ont disputé leur seconde rencontre de préparation face à Nevers, victoire 21 à 14. Une semaine auparavant, Colomiers avait disputé leur traditionnel « match amical » face au voisin haut-garonnais, le Stade Toulousain. Défaite 21 à 12 au stade de Gaillac.

Présent aux commandes du club depuis 2004 après la rétrogradation en Fédérale 1 de Colomiers, Alain Carré souhaite « retrouver une forme de stabilité et redevenir une place forte du Pro D2 ». Pour inciter les supporters à garnir les tribunes du stade, le président a lancé l’opération « abonnement à 1€ » (un abonnement pour 1€ pour un abonnement acheté). Résultat des courses, les ventes d’abonnements ont augmenté de plus de 15% par rapport à la saison dernière. De quoi remplir les 11 000 places du champêtre stade Michel Bendichou. Par ailleurs, un nouveau groupe de supporters a été lancé cette saison avec le Kop Bleu et Blanc. Nul doute qu’avec Loco, la mascotte de l’US Colomiers, ils élèveront leur voix pour supporter les Marine et Blanc.

Depuis 2017 et le départ du duo d’entraîneurs Bernard Goutta et Philippe Filiatre, Colomiers a du mal à s’en remettre. Pour preuve, la direction du club a engagé un trio et deux duos d’entraîneurs en l’espace de moins de 3 ans. Après quatre années à la tête du club, les deux anciens entraîneurs avaient réussi l’exploit de mener Colomiers jusqu’en demi-finale de la Pro D2 en 2016. 

L’entraîneur principal, Julien Sarraute, insiste avant l’aurore de la saison à venir sur « l’état d’esprit que doivent afficher les joueurs ». Les deux fils directeurs pour l’entraîneur sont “ l’enthousiasme et la passion ”. Ils doivent animer notre saison ». L’ancien auscitain désire par-dessous tout de ne pas revivre la même saison passée. Il ambitionne même de rester invaincu à domicile, comme l’un des objectifs de la saison. Après plus de sept saisons d’affilées passées dans l’antichambre du Top 14, les columérins peuvent légitimement viser à la première moitié du championnat.

Quelque peu revigoré par la nouvelle saison en vue, Colomiers part à la reconquête de sa « passion et de son enthousiasme », comme le répète inlassablement joueurs et dirigeants du club. Il est question d’un nouveau départ pour un club qui aspire à vivre une belle saison. Pour ce faire, les Columérins doivent retrouver cette sérénité qui leur a tant fait défaut les deux dernières saisons.  Fidèle à sa marque de fabrique, à savoir la formation de jeunes joueurs pétris de talents, l’US Colomiers peut de nouveau regarder vers l’avenir avec fierté.

Le saviez-vous ?

Le club de la banlieue toulousaine a déjà remporté un titre européen. C’était en 1998 en Conférence européenne – désormais dénommée Challenge Cup – face à l’USAP, sur le score serré de 15 à 13. L’année suivante, l’US Colomiers réussit à s’immiscer jusqu’en finale de la H Cup – aujourd’hui à la Champions Cup – devant un public de Lansdowne Road conquis aux irlandais d’Ulster (21 à 6).

Durant cette « belle époque » columérine, quelques grands noms du rugby français ont joué au stade Michel Bendichou : Fabian Galthié, Jean-Luc Sadourny, Francis Ntamack, Yannick Jauzion ou encore l’actuel consultant jeu au pied du club, David Skrela.

Futur sélectionneur de l’équipe de France, Fabien Galthié a porté la tunique des Marine et Blanc de Colomiers

Gregory Scott Dyson et Romaric Zurczak

US Colomiers : des hauts et des bas

Coupe du monde 2019 : Les hommes d’Eddie Jones

L’Angleterre est la première nation à dévoiler sa liste des 31 joueurs sélectionnés pour la Coupe du Monde. À un mois du lancement de la neuvième édition au Japon, Eddie Jones a décidé d’inclure quelques surprises dans son effectif.

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