Le jeune joueur polyvalent du Stade Toulousain entre dans une nouvelle phase de sa carrière. Celle de la confirmation. C’est sûrement la plus dur mais rien ne semble impossible pour ce joueur qui ne cesse de progresser. Retour sur son début de carrière.
Une donnée importante tout d’abord. Romain Ntamack a 20 ans. Oui seulement 20 ans. Il est considéré comme l’un des plus grands espoirs du rugby français. Romain est un pur produit toulousain. Il fait ses classes dans le club de la ville rose depuis l’âge de 5 ans. Il y gagnera son premier titre en 2015-2016 avec les cadets du club.
En juin 2017 Guy Novès, alors sélectionneur de l’Équipe de France, annonce que Romain Ntamack fait parti de la liste «élite» protégeant les joueurs de la sélection nationale. Cette annonce fait office de surprise étant donné qu’il n’a encore jamais évolué en Top 14 et possède seulement quelques capes avec l’Équipe de France junior et u20. Si Guy Novès l’appelle, c’est, car le fils de l’illustre Émile Ntamack est considéré comme une étoile montante de son sport et ses performances en Équipe de France jeune, lors desquels il est pour la plupart du temps surclassé, ne passe pas inaperçu. Son coach Ugo Mola décide alors de le lancer en Top 14 le 30 septembre 2017, à Ernest Wallon, devant son public face à Agen. C’est le début de sa fulgurante ascension. En 2018, il gagne le tournoi des six nations avec l’équipe de moins de 20 ans durant lequel il est titularisé 4 matchs. Ce très bon tournoi, combiné à ses bonnes performances toulousaines, lui offre sa place pour la Coupe du Monde u20 en France. Pendant cette CDM Ntamack, va passer de titulaire à l’ouverture à titulaire premier centre pour être associé à Louis Carbonel. Cette génération dorée remporte la compétition et tous les joueurs sont mis sous les feux des projecteurs. Mais pour le jeune toulousain tout va aller plus vite. Signature d’un contrat le liant aux rouges et noirs jusqu’en 2023 preuve de la confiance et des espoirs que les dirigeants toulousains voient en lui.
Le fait qu’il soit le fils de l’ancien centre des rouges et noirs sextuple champion de France avec ceux-ci participe à la sur-médiatisation dont il est « victime ». Romain Ntamack brûle les étapes aussi vite qu’il élimine les défenseurs du Top 14. Le Stade Toulousain renaît pendant cette saison 2018-2019 et Ntamack n’y est pas pour rien. Avec ses compères de la ligne arrière toulousaine, il alterne les titularisations à l’ouverture et au centre. Cette polyvalence est une force qui a poussé Jacques Brunel à l’appeler pour le tournoi des Six Nations. Il y disputera son premier match avec les bleus contre le Pays de Galles en rentrant en jeu. Lors de sa première titularisation contre l’Écosse, il marquera son premier essai international. Fort de son titre de champion de France avec le Stade Romain Ntamack faisait logiquement parti du groupe du XV de France qui s’est envolé pour la coupe du monde au Japon en Septembre dernier. Il est devenu le plus jeune français à disputer une coupe du monde à 20 ans et 5 mois. Titulaire au poste de numéro 10 au détriment de Camille Lopez, l’aîné de la famille Ntamack n’a rien pu faire pour éviter l’élimination de son équipe en quart de finale. Ses 5 points laissés, en route, ont coûté cher, mais ils n’enlèvent en rien sa bonne coupe du monde.
Fin de l’aventure. Merci à tous pour vos messages de réconfort et d’encouragements.🙏🏼🇫🇷 #RWC2019 pic.twitter.com/dkx2dvkH7h
— Romain Ntamack (@RomainNtamack) October 21, 2019
À 20 ans l’avenir de l’Equipe de France semble être promit au jeune toulousain. Certes Louis Carbonel, Anthony Belleau ou encore Matthieu Jalibert ont du talent mais Ntamack semble avoir une bonne longueur d’avance sur eux. Ouvreur ou premier centre, cette polyvalence est aujourd’hui l’une de ses plus grandes forces. Du haut de ses 12 sélections à 20 ans, de sa trentaine de matchs au stade, le jeune toulousain semble déjà s’imposer comme un titulaire indiscutable dans la ville rose. De là au XV de France il n’y a qu’un pas ? Ses capacités techniques et athlétiques au-dessus la moyenne lui permettront sûrement de s’installer durablement au sein du XV tricolore. Ses qualités d’attaquants paraissent évidentes comme il nous l’a montré de multiples fois au cours de la formidable année qu’il a effectué au Stade Toulousain. Il a encore beaucoup à apprendre, devenir un métronome capable de maîtriser à la perfection sa performance, sans trou d’air, mais aussi se renforcer dans le secteur défensif chose pour laquelle il travaille déjà beaucoup. La génération champions du monde u20 dont il fait parti a un seul objectif en tête : la Coupe du Monde 2023 en France. Romain Ntamack aura 24 ans et nul doute que sans pépins physiques il sera l’un des cadres de cette équipe. Arrivera-t-il à avoir le même palmarès en club et en sélection comme l’a fait son père ? Rien n’est moins sûr mais c’est tout le mal qu’on lui souhaite.
Ces bonnes performances en Coupe du Monde associées à un titre de champion de France et d’excellentes prestations à Toulouse comme en Equipe de France lui ont valu d’être nommé révélation de l’année durant les World Rugby Awards. Cette cérémonie aura donc vu Romain devançait l’ailier Anglais Joe Cokasinasinga et le Springbok Helton Jantjies et succèdait notamment à des joueurs comme Rieko Ioane ou Maro Itoje. Une récompense honorifique mais qui vient parachever un début de carrière étincelant. Il faudrait maintenant confirmer pour l’ouvreur du XV de France et pourquoi pas s’imposer définitivement comme un Grand.
Congratulations to @FranceRugby star Romain Ntamack who has won the World Rugby Breakthrough Player of the Year award, in association with TUDOR #WorldRugbyAwards pic.twitter.com/tCNB4X6k3u
— World Rugby (@WorldRugby) November 3, 2019
Yohan Lemaire