A l’exception de la première édition, depuis la création du championnat d’Ukraine, en 1992, le titre se partage entre le Dynamo Kiev et le Shakhtar Donetsk. Cette année encore cette rivalité devrait dominer la compétition, avec une opposition de style qui ne rend la confrontation que plus intéressante.
Pour beaucoup le championnat ukrainien évoque des pépites FIFA ou Football Manager à petit prix. Mais, au-delà de cela, il dispose de réelles subtilités avec un duel digne des plus grandes rivalités d’Europe. Celui-ci oppose le club historique du Dynamo Kiev, qui était déjà un grand club du temps de l’URSS, et le Shakhtar Donetsk, mis dans une autre dimension par le rachat du milliardaire Rinat Akhmetov. Ces deux formations ont su prouver leur valeur au-delà des frontières ukrainienne. En effet, il n’est pas rare de voir le Shakhtar accéder aux huitièmes de finale de Ligue des Champions ou d’observer le Dynamo Kiev passer plusieurs tours en Europa Ligue (demandez à Guingamp en 2015). Du côté des joueurs, longue est la liste des internationaux passés par l’une de ces deux formations. De plus, avec les problèmes politiques actuellement vécus en Ukraine, le championnat doit souvent faire face à des imprévus. C’est le cas du Metalist Kharkiv, vice-champion en 2013, qui n’existe même plus actuellement. D’autres doivent par ailleurs renoncer à leur statut professionnel ou de jouer à domicile.
C’est le cas du Shakthar qui n’a plus retrouvé Donetsk depuis 2014 et la crise de Crimée. Pire encore, son stade, fondé en 2006 a été fortement endommagé depuis leur départ, avec de nombreux graves incendies. Tout cela a poussé le club à jouer ses match à Lviv, Kharkiv ou même Kiev. Mais les joueurs n’ont pas semblé trop perturbés par ces changement puisqu’ils sont les triples tenants du titre. Basé à Kharkiv désormais, l’effectif a peu bougé durant l’été. Composé d’une grande colonie brésilienne, l’équipe possède toujours ses fers de lance que sont Ismaily, Junior Moraes, Taison ou encore Taras Stepanenko. Un changement notable pourtant, celui de l’entraîneur. Luis Castro remplace Paulo Fonseca, parti à l’AS Rome. Mais cela n’a pas préoccupé l’équipe qui occupe déjà la tête du classement après une journée de championnat.
Pendant un temps, le Dynamo écrasait tout le monde en Ukraine. Puis, le Shakthar est arrivé, avec ses nombreuses dépenses et sa filiale brésilienne. Pour lutter contre cela, la stratégie de Kiev est simple : posséder les meilleurs talents ukrainiens et les faire progresser tout en essayant de réaliser quelques bons coups sur le marché européen. Dans cette optique là, le Dynamo n’a pas non plus chamboulé son effectif, mais ses jeunes ont pris un an de plus et semblent plus à même de concurrencer le club de Donetsk. La tâche s’annonce malgré tout compliqué, le Shakhtar ayant pris, sur le papier, beaucoup d’avance en terme de qualité.
Après Chevtchenko ou Yarmolenko, c’est la nouvelle pépite du football ukrainien. A 21 ans, l’ailier droit a réalisé une grosse saison l’an dernier qui lui a permis de découvrir les joies de la sélection nationale. Auteur de 23 buts et de 17 passes décisives toutes compétitions confondues l’an passé, il va former désormais un duo explosif avec l’attaquant Mykola Shaparenko, autre grande promesse de 20 ans. Cet été, les deux joueurs ont été supervisé par de nombreux clubs du gratin européen dont Chelsea, Manchester United ou Arsenal. Tsyhankov aura la lourde tâche de rivaliser avec Junior Moraes pour le titre de meilleur buteur du championnat.
Jérémy Guiraud