Stade Français

Top 14: Stade Français, l’après Parisse

Orphelin de son capitaine, Sergio Parisse, et après des règlements de compte à l’inter-saison, le Stade Français espère enfin quitter le ventre mou cette saison. Mais alors que l’ambition du club est de devenir la meilleure structure européenne, les 40 millions d’euros déjà investis par Hans-Peter Wild risquent de se heurter à la dure réalité du terrain. 

 

Avec le Stade Français, Sergio Parisse a tout connu. Des années fastes sous l’ère Guazzini, aux ventres mous se succédant depuis bientôt 10 ans, en passant par le titre surprise de 2015. Capitaine emblématique du club, le seconde ligne italien a fait les frais du grand nettoyage entrepris par les dirigeants Parisiens. Par un simple communiqué, fait de quelques lignes, celui qui a porté les couleurs roses de la capitale pendant 14 ans a été froidement remercié. 

C’est que, l’inter-saison de la Pink Army a plus été marqué par des départs difficiles que par des arrivées emballantes. Depuis l’arrivée d’Heyneke Meyer l’an dernier, le vestiaire est devenu un véritable far-west. Début juin, Djibril Camara est licencié pour faute grave  procédure relativement exceptionnelle dans le domaine sportif, alors que les relations avec son entraîneur ne sont clairement pas au beau fixe. Flanquart et Sempéré ont également été priés d’aller voir ailleurs. Julien Arias, lui aussi sur le départ va finalement rester. En avril, c’était déjà une partie du staff qui avait claqué la porte. Un grand ménage entrepris par le manager sud-africain pour tenter de reconstruire un club englué dans le ventre mou du championnat depuis maintenant trop longtemps. 

Mais comment repartir sur des bases saines ? Avec Morné Steyn rappelé en joker coupe du monde avant son départ inéluctable pour les Bulls, la feuille de match de “l’autre Stade” devrait ressembler à un savant mélange entre la fougue de la jeunesse et la sagesse de l’expérience. A la charnière, le sud-africain devrait être associé jusqu’en novembre au champion du monde U20 Arthur Coville. Devant, Yoann Maestri, du haut de ses 2,02m, devrait être le phare de ce pack, montrant la marche à suivre. Enfin à l’arrière, l’expérimenté Arias associé à Fickou et Danty devraient essayer de tenir la baraque. Comme chaque projet de reconstruction, celui du Stade Français est forcément risqué, mais au moins les cadres ne manquent pas. 

Les transferts

Départs :

Sergio Parisse (Toulon), Siegfried Fisi’Ihoi (Pau), Piet Van Zyl (retraite), Alexandre Flanquart (Bordeaux-Bègles), Tony Ensor (Oyonnax), Djibril Camara (non conservé), Sylvain Nicolas (Retraite), Laurent Sempéré (retraite), Willem Alberts (non conservé), Hendrik Van Der Merwe (non conservé), Morné Steyn (après la coupe du monde, Bulls), Jimmy Yobo (non conservé).

Arrivées :

Sami Mavinga (Newcastle), Quentin Béthune (Agen), Christopher Vaotoa (Mautauban), Pablo Matera (Jaguares), Sefa Naivalu (Reds), Pierre-Henry Azagoh (Massy), Thierry Feuteu (Alcobendas Rugby), James Hall (Oyonnax), Atu Manu (retour de prêt, Massy).

Un début de saison très compliqué

Pour son match d’ouverture, le Stade Français était opposé à un LOU affamé et prétendant sérieux aux phases finales. Si l’opposition semblait relativement équilibrée en début de partie, les parisiens ont ensuite sombré. 80 minutes après le coup d’envoi, ils s’inclinent 43-9, un véritable naufrage. 

Si une défaite n’est pas en soi alarmante face à un prétendant au titre aussi sérieux, chez lui de surcroît, c’est l’attitude des Parisiens qui a presque “choqué”. Passifs, amorphes, absents, tous les adjectifs exprimant le manque sérieux de volonté montré par les joueurs dans ce match sont valides. Pieter DeVillers, l’ancien international français et adjoint de Meyer, se demandait d’ailleurs si les joueurs “étaient sortis du bus” à l’issue de la rencontre. C’est dire à quel point ils ont été fantomatiques sur le terrain. 

 

Pour ne rien arranger, le calendrier du Stade Français s’annonce chargé. Un difficile déplacement les attend à la Rochelle samedi prochain avant de recevoir Bayonne la semaine d’après pour, peut-être, leur première victoire dans cet exercice 2019-2020. S’en suit Bordeaux, Clermont, Castres et Toulon. La route va être longue et le club pourrait espérer faire un coup pendant cette période de doublon.

Avec l’ambition toujours annoncée de “devenir le meilleur club d’Europe”, le Stade Français devrait cette saison encore se frotter à la dure réalité du Top14. Avec des règlements de compte en interne qui ont secoué le club pendant l’inter-saison et un effectif encore trop juste pour prétendre aux avants-postes du championnat, le club parisien devrait retrouver sa place dans le ventre-mou cette saison. La réussite ou non de cet exercice se jugera plus au niveau du jeu et des intentions que sur le classement à proprement parler. Mais, à l’image du titre de 2015, ce club sait parfois trouver des ressources inespérées et pourrait peut-être profiter des deux périodes de doublons pour se hisser dans les 6 et réaliser le hold-up parfait.

Axel Mahrouga

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